L’effondrement mondial des cours du sucre depuis plusieurs mois a des répercutions sur les résultats de tous les grands groupes sucriers internationaux du secteur. Les deux grands sucriers français, Tereos et Cristal Union, n’ont pas fait exception. Devenu numéro 2 mondial derrière l’allemand Sudzücker, Tereos a enregistré une progression de 3 % de son chiffre d’affaires à 4,98 milliards d’€ (Md€) sur l’exercice 2017-2018, clôturé au 31 mars. Mais son résultat net affiche une perte de 18 M€, contre un bénéfice de 73 M€ l’année précédente. Avant distribution de compléments de prix à ses coopérateurs, Tereos était cependant bénéficiaire de 24 M€. L’EBITDA du groupe s’élève à 594 M€, soit un niveau très proche de celui de 2016-2017.

De son côté, le deuxième sucrier français, Cristal Union, a enregistré un chiffre d’affaires de 2,022 Md€ sur son exercice clos au 31 janvier, contre 2,479 Md€ sur 2015-2017, mais celui-ci courrait sur une durée de 16 mois (30 septembre 2015 au 31 janvier 2017) et non de 12 mois. Le groupe affiche un EBITDA de 181 M€, contre 356 M€ sur 2015-2017. Le résultat net part du groupe reste positif. Il s’élève, lui, à 49 M€ sur 2017-2018, en net recul par rapport à l’exercice précédent (132,60 M€). À titre de comparaison, les résultats de 2017- 2018 se situent au-dessus de ceux de 2014-2015 également sur douze mois.

Suppression du prix minimum chez Cristal Union

Face à cette mauvaise conjoncture qui dure, les deux groupes sucriers français infléchissent leur stratégie. Le conseil d’administration de Cristal Union a décidé « à l’unanimité » de « supprimer le prix minimum de la betterave dès la campagne 2018 » et de geler certains investissements industriels, comme l’augmentation de capacité de la sucrerie de Bazancourt (Marne). Ils ne seront que de 50 M€ cette année et de 35 M€ l’an prochain, contre 92 M€ sur 2017-2018. Avec ces économies réalisées, Cristal Union se dit prêt à envisager des acquisitions ou des rapprochements avec un acteur européen. « Cela peut être des alliances avec des forts et des prédations sur les faibles », a révélé Alain Commissaire, le directeur du groupe, en soulignant « avoir lancé une étude interne sur chaque acteur ». Cristal Union dit pouvoir disposer d’une capacité financière d’achat de plus d’un milliard d’euros. De son côté, Tereos envisage d’ouvrir son capital à des investisseurs minoritaires à l’échelle du groupe, c’est-à-dire de la nouvelle coopérative unique. À ce jour, toutes les options sont sur la table, a révélé Alexis duval, le président du directoire du groupe, sauf la création d’une filiale spécifique pour accueillir de nouveaux investisseurs.

A. C.