C’est une bonne nouvelle pour la filière betteravière suisse. En 2017, la production de sucre devrait atteindre 250 000 tonnes, contre 200 000 tonnes l’an passé et 238 000 tonnes en 2015, selon le groupe Sucre Suisse SA (SZU). Les sucreries d’Aarberg (BE) et de Frauenfeld (TG) devraient traiter 1,57 million de tonnes de betteraves sucrières en 2017, contre 1,319 millions en 2016. Selon Guido Stäger, le PDG de Sucre Suisse SA, « les 250 000 tonnes de sucre qui en résultent couvrent la demande, mais la Suisse importe du sucre de l’Union européenne pour répondre à certains clients ». Ainsi 90 000 tonnes devraient être importées au total, en provenance de l’Union européenne, dont la France. Malgré une hausse en 2017, la production de sucre suisse ne devrait pas permettre encore de constituer des stocks en raison de la demande. Pour cette raison, Sucre Suisse SA appelle les producteurs de betteraves à augmenter encore leurs surfaces l’an prochain, « afin de maintenir voire renforcer la bonne position du sucre helvétique ». « Malgré la situation difficile due aux importations très bon marché, le sucre suisse est demandé lorsque nous pouvons produire et vendre à des prix compétitifs », souligne Guido Stäger.

« Une empreinte écologique plus faible »

Pour convaincre les industriels de l’agroalimentaire suisse d’acheter du sucre produit dans le pays ainsi que les agriculteurs helvétiques d’augmenter leurs surfaces, Sucre Suisse mène une campagne de communication intensive. Selon des études non détaillées menées par le groupe, le sucre produit en Suisse à partir de betteraves locales aurait « une empreinte écologique plus faible de 30 % que le même produit importé de l’Union européenne ». Tout se jouerait au niveau des conditions de culture et de transformation. « Les producteurs suisses utilisent davantage de fertilisants naturels, comme le purin ou le fumier plutôt que des engrais », affirme Sucre Suisse, qui ajoute que « ces pratiques ont un impact positif sur l’empreinte en termes d’émissions nocives ». « La culture des betteraves et la transformation du sucre constituent les étapes décisives. Elles représentent près de 95 % de l’empreinte écologique », souligne Sucre Suisse. Dans un communiqué, l’industriel précise que « les trajets nécessaires à la livraison des betteraves et la distribution du sucre n’en représentent que quelques pourcents ». Le groupe industriel qui possède deux usines en Suisse n’hésite pas à aller plus loin dans sa stratégie comparative. Dans un communiqué, il affirme que « le rendement de la culture de betteraves en Suisse serait supérieur à la moyenne européenne, avec 81 t/ha, contre 75 t/ha ». La productivité des sucreries serait également plus élevée. « La quantité de betteraves (6,36 tonnes) nécessaires pour obtenir une tonne de sucre est inférieure de 6 % à la moyenne de l’UE (6,81 tonnes) », assure-t-il.

A. C.