Après l’échec de la médiation début octobre, le bras de fer continue autour de la gouvernance de Tereos et de sa stratégie. Les coopérateurs frondeurs ont déposé, le 8 novembre, un référé auprès du tribunal de Saint-Quentin.

Les sept anciens membres du conseil de surveillance de Tereos sont plus combatifs que jamais. Le dépôt de la procédure de référé au tribunal de Saint-Quentin (Aisne) intervient, en effet, deux jours après avoir porté au Haut Conseil de la Coopération Agricole (HCCA) les 2 500 signatures qu’ils ont récoltées auprès de coopérateurs de Tereos, situés essentiellement dans le Nord et en Picardie. Forts du soutien de 20 % des associés coopérateurs, ils demandent la convocation immédiate des assemblées de sections et d’une assemblée générale de Tereos SCA, pour « doter la coopérative d’une nouvelle gouvernance ».

Selon eux, ces assemblées devront se tenir dans les deux mois pour élire de nouveaux délégués de sections, qui eux-mêmes éliront, en assemblée générale, le nouveau conseil de surveillance. Organisés au sein de l’Association de défense des coopérateurs de Tereos (ADCT), ils demandent au président du HCCA, Henri Nallet, de superviser les opérations de vote, afin de garantir la sincérité du scrutin. « La supervision des opérations de vote est indispensable, car les associés coopérateurs se sont vus imposer en toute illégalité, lors de la dernière assemblée générale du 27 juin 2018, une pondération de leurs voix non autorisée par les statuts de Tereos SCA », explique un communiqué de l’ADCT. « C’est contraire au principe de la coopération : un homme = une voix », estime le président de l’association, François-Xavier Beaury.

L’ADCT a donc déposé une procédure de référé au tribunal de grande instance de Saint-Quentin pour contester la pondération des voix lors de l’assemblée générale du 27 juin. « Puisque toutes les décisions prises après cette AG ne sont plus valides, nous demandons notre réintégration », déclare Gilles Bollé, un des trois planteurs exclus avec Xavier Laude et Gérard Clay.

Les frondeurs espèrent une décision de justice fin novembre, juste avant les élections partielles prévues par Tereos du 3 au 5 décembre pour remplacer les 70 conseillers de régions démissionnaires.

F.-X. D.