Le plan de restructuration de Saint Louis Sucre était à l’ordre du jour des questions au gouvernement mardi 5 mars à l’Assemblée nationale. Trois députés, Laurence Dumont (Calvados), Sébastien Leclerc (Calvados) et Stéphane Demilly (Somme) ont successivement interpellé le gouvernement sur ses intentions pour empêcher les projets du géant allemand Südzucker, de fermer (ou presque) trois sites en France (Cagny, Eppeville et Marseille).

« Il existe une détermination commune des salariés, des élus, des planteurs et des collectivités locales pour soutenir le plan de reprise du syndicat betteravier. Aidez-nous à ouvrir la porte des négociations avec les dirigeants allemands », a lancé Laurence Dumont.

« Nous refusons de voir cette situation comme une fatalité. La France paie un trop lourd tribut dans la restructuration de Südzucker, avec 10 % de sa production menacée. Je vous demande d’exiger de Südzucker de rendre des comptes sur les 8,8 millions d’euros d’argent public versés dans le cadre du CICE », a déclaré pour sa part Stéphane Demilly.

« Demander des comptes à Südzucker »

« Nous allons demander des comptes au président de Südzucker. […] Face à la loi du marché, nous allons répondre par une attitude politique forte du gouvernement. […] Nous ne laisserons pas démanteler la filière sucrière et betteravière française », a répondu le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume.

« Dès cette semaine, je reçois au ministère de l’Agriculture l’ensemble des sites concernés dans le Calvados, la Somme et les Bouches-du-Rhône, et la semaine prochaine avec Bruno Le Maire, nous recevons le P-DG de l’entreprise allemande Südzucker, afin de voir ce qu’il en est », a ajouté le ministre.

« Aujourd’hui, l’entreprise allemande choisit de garder quelques salariés par site, ce qui empêche toute reprise et toute éventuelle restructuration. C’est pourquoi, nous avons travaillé tout le week-end avec les responsables de la filière sucrière et betteravière nationale », a souligné Didier Guillaume.

Le ministre a par ailleurs déclaré étudier toutes les solutions possibles pour venir en aide à la filière : « des aides conjoncturelles aux planteurs » et mener des discussions avec la Commission européenne pour voir s’il « est possible d’avoir un maintien de l’activité »

Adrien Cahuzac