Semis précoces, arrachages tardifs, pression sur la baisse de l’utilisation des phytosanitaires… Autant de thématiques qui étaient évoquées le 15 mai, lors de la journée technique “Mont-Blanc”, organisée par Saint Louis Sucre, à Rollot (Somme) chez le planteur François Levier. Le groupe sucrier avait choisi de mettre l’accent sur les techniques de production de demain, pour répondre aux nouveaux enjeux et contraintes du secteur betterave-sucre. Parmi les innovations présentées, figurait le semis sous bâche. Imaginé par le fabricant irlandais Samco, « il permet une levée plus rapide des betteraves, grâce à une température accrue de 1 à 2 °C sous la bâche, d’économiser un à deux désherbages et de recycler de l’eau », détaille Pierre Guerreau, responsable agronomie chez Saint Louis Sucre. Actuellement, trois types de bâches biodégradables sont testés. « Un bilan économique précis sera réalisé prochainement », poursuit Pierre Guerreau, qui parle d’un surcoût global d’environ 300 €/hectare pour cette technique. Pour lui, le système s’avère « très intéressant sur le plan industriel notamment pour le démarrage précoce des usines ».

Binage haute précision

Autre solution présentée, le désherbage mécanique de précision par caméra couleur. La société Novaxi importe la marque britannique Garford, spécialiste des bineuses. À partir de son expérience acquise en maraîchage notamment, elle a mis au point une machine pour betterave sucrière. Équipé de socs rotatifs à jambe droite qui tournent autour des jeunes plants à sarcler, le modèle assure un binage inter-rang et inter-plant, avec une précision de près de 10 mm autour du feuillage, grâce à son système de caméra. « Plus de 95 % de la surface est travaillée », assure Novaxi. Richard Dumbrill, responsable commercial pour le Nord de la France, estime que cet outil est particulièrement adapté pour la production de la betterave bio. Reste le prix encore élevé pour cette technologie : 90 000 € pour la version 4 rangs et 150 000 € pour la version 6 rangs.

Adrien Cahuzac