Selon l’organisation des planteurs européens, la crise actuelle met en péril la stabilité financière des exploitations agricoles et la résilience du secteur du sucre de betterave dans l’UE. « Les seuls gagnants de la réforme sont les industries des aliments et boissons à base de sucre, qui ont capté environ 1,5 milliard d’euros au détriment des agriculteurs en l’espace d’un an », souligne la CIBE.

La confédération européenne demande donc aux institutions européennes des progrès sur 4 points :
1 – Plus de transparence dans l’établissement des contrats de betteraves, des prix, des indicateurs, des clauses de partage de valeur, la possibilité pour les producteurs de se couvrir sur les marchés à terme et l’interdiction des pratiques commerciales déloyales.
2 – L’accès à des outils efficaces de gestion des risques. La CIBE demande que la «boîte à outils» disponible pour les agriculteurs soit adaptée aux risques climatiques inévitables et à la plus grande volatilité des prix, des marges et des revenus. Par exemple, l’introduction d’un instrument de stabilisation des revenus (ISR) dans le secteur du sucre de betteraves devrait être rapidement envisagée et soutenue par l’UE et les États membres. La mise en place d’un filet de sécurité adéquat lors de la prochaine PAC 2021-2027 doit également se concrétiser : en effet, les outils actuels (aides au stockage privé, OCM en cas de déséquilibre du marché) ne permettent pas de limiter l’effondrement des revenus des betteraviers.
3 – La CIBE souhaite disposer de temps et d’aides financières pour faire face à l’interdiction de certains produits phytopharmaceutiques et pour développer des produits et des pratiques durables alternatives.
4 – Enfin, les planteurs européens veulent des conditions de concurrence équitables avec les pays tiers. La CIBE appelle à cesser d’accorder des concessions d’accès au marché et à faire pression sur les pays qui exportent du sucre subventionné sur le marché mondial.

F.-X. D.