L’enquête SITE de l’ITB révèle que 88 % des surfaces reçoivent un couvert d’interculture avant une culture de betterave contre 55 % en 2006. Les zones betteravières étant principalement situées en zones vulnérables dans lesquelles s’applique la Directive Nitrates, la mise en place de couverts pour une interculture longue est obligatoire. Le couvert le plus utilisé est la moutarde en solo : elle représente près de 70 % des parcelles. Nos enquêtes indiquent que les surfaces en couverts associés avec légumineuses progressent et représentent aujourd’hui près de 12 % des parcelles.

Choisir son type de couvert en fonction d’objectifs prédéfinis et des contraintes de sa rotation « Quel est le meilleur couvert ? ».

La réponse à cette question n’est pas évidente et ne peut en aucun cas être généralisée : un couvert doit répondre à un besoin particulier. Il n’existe pas de couvert « miracle » ! Vis-à-vis de l’azote, deux objectifs sont recherchés : le piégeage de l’azote minéral avant l’hiver et la restitution pour la culture suivante. Quand l’objectif premier est le piégeage, des solutions comme la moutarde nématicide, le radis nématicide, ou encore la phacélie sont tout à fait adaptées. Dans tous les cas, il faudra éviter les phénomènes de blocage d’azote au moment du développement de la culture suivante. Il faut donc détruire le couvert relativement tôt, avant l’hiver, tout en respectant les dates réglementaires.

Le rapport C/N pouvant augmenter fortement à partir de la floraison, il est judicieux de choisir une variété avec une floraison qui ne sera pas déclenchée (ou très peu) au moment de la destruction. Quand l’objectif prioritaire est la restitution d’azote dans la culture suivante, il faut choisir un mélange à base de légumineuses, en étant attentif à semer le couvert suffisamment tôt. Les conseils pour la réussite de ces semis sont présentés par la délégation ITB de l’Aisne. Un autre objectif qui peut prévaloir est le maintien d’une parcelle propre. Dans ce cas, on privilégiera les espèces à couverture rapide telles que les crucifères ou la phacélie, éventuellement en mélanges. Le choix du couvert doit aussi se raisonner au niveau de la rotation. A titre d’exemple, dans une rotation dans laquelle le colza revient régulièrement (2 à 4 ans), l’utilisation de crucifères comme couverts d’interculture (moutardes, radis) est à éviter. Il est envisageable d’utiliser dans ce cas de l’avoine ou de la phacélie. Avant betterave, la féverole est fortement déconseillée en raison du risque de multiplication du nématode du collet. Une grille de choix de couverts prenant en compte les objectifs et les contraintes liés à la parcelle est disponible dans le guide de culture de l’ITB sur le site www.itbfr.org (rubrique « Publications »).

Au-delà de l’espèce, choisir une variété

Dans le cas des moutardes et du radis, il est indispensable de choisir des variétés résistantes aux nématodes à kystes avant l’implantation d’une betterave. La précocité de floraison est aussi un critère important : pour un semis précoce, des variétés tardives seront à privilégier. Il en va inversement pour des semis tardifs. Certaines variétés se démarquent par leur vigueur au démarrage. Concernant la couverture finale du sol, les comportements sont plus homogènes. Les tableaux 1 et 2 décrivent les variétés de moutardes et de radis nématicides selon ces critères. Pour le choix de légumineuses, la variabilité au sein des espèces est encore plus marquée. Parmi les mélanges testés par l’ITB, les associations Gaudi Duo (Saaten Union), Puzz Cover Biomasse (Ragt) sont remarquées pour leur vigueur au démarrage et développement. Radileg Trèfle (Alpha semences) présente également une bonne vigueur. Les associations I SOL Pack (Semences de France) et Chloro 26 (Jouffray Drillaud) montrent un bon potentiel de développement.