Déjà cinq ans que la plateforme de financement participatif Miimosa a vu le jour. Dédiée à la transition agricole et alimentaire pour répondre aux attentes sociétales en matière d’environnement et de santé, la start-up fourmille de nouveaux projets. Elle prévoit de lancer cet été un fonds de dette de 50 millions d’euros. L’objectif initial de cette start-up créée en 2015 par un fils de viticulteur, Florian Breton, était simple : financer des projets d’agriculteurs rencontrant des difficultés à emprunter auprès des banques. La solution proposée au départ reposait sur des dons, moyennant des contreparties en nature pour les bienfaiteurs, complétée a posteriori par des prêts auprès de citoyens au printemps 2018. « Nous permettons à l’agriculteur de diversifier ses sources de financement et de bénéficier d’un effet levier auprès des banques ensuite, qui voient leur risque diminué », explique Florian Breton, fondateur et président de Miimosa. Pour lui, la plateforme crée également du « lien social entre les agriculteurs et les citoyens vivant à proximité de l’exploitation, qui choisissent d’aider le projet ». En échange, ces derniers bénéficient de taux d’intérêt allant de 3,5 à 5 %.

Jusqu’à 1 million d’euros

Tous les projets présentés par Miimosa sur sa plateforme sont assurés de bénéficier d’un financement assure Florian Breton. « Nous auditons le projet de l’exploitant puis réalisons une étude, avec des partenaires comme CerFrance et AgirAgri. Cela vise à permettre de décider le montant à collecter, sécuriser le plan de financement et juger de la motivation du porteur de projet », détaille-t-il.

Depuis un an, Miimosa a décidé de changer d’échelle. La start-up propose à des entreprises de participer directement à la transition agricole. Des groupes comme Danone, D’Aucy, Herta, Les Paysans de Rougeline et le distributeur Carrefour apportent leur soutien pour financer des projets de plus grande envergure. Et cette année, Florian Breton vient de créer un fonds de dettes, Agir ensemble, financé directement par les entreprises. « C’est un véhicule de placement pour nos partenaires, le but est d’apporter une rapidité de décisions et davantage de simplicité, puisque Miimosa s’occupe de tout en choisissant les projets dans lesquels investir », explique-t-il. Près de 50 millions d’euros devraient être levés cette année. Cette orientation permettra d’apporter aux agriculteurs des financements allant de 15 000 à 1 million d’euros de manière simple, avec quelques clics, contre 1 000 à 70 000 euros jusqu’à présent. À ce jour, la start-up assure avoir accompagné trois mille projets depuis sa création en 2015 et permis de lever près de 30 millions d’euros.