Peu de ravageurs lors de la levée

Pour la levée de cette année, seuls les atomaires sont observés à une fréquence supérieure à la moyenne pluriannuelle (2,3 % des sites contre 1,6 % pluriannuellement). Les autres ravageurs souterrains ont été assez faiblement observés cette année (figure 1) : aucun taupin, deux fois moins d’observations de blaniules que la moyenne pluriannuelle et des tipules dans 5 % des sites contre 6 % en moyenne pluriannuelle. De plus, l’implantation des betteraves s’est déroulée cette année dans des conditions très sèches qui ont donc limité les limaces, observées dans moins de 2 % des sites du réseau d’épidémio-surveillance, alors qu’en moyenne, sur les dix dernières années, les limaces touchent 6 % des sites (figure 1). Malgré les conditions sèches, aucun dégât de rongeurs n’a été signalé, du fait des températures nocturnes très fraîches (figure 1).

Un début de végétation très infesté

Depuis l’arrêt des traitements de semences à base de néonicotinoïdes, les pucerons sont sous haute surveillance pour déterminer la date optimale d’intervention (figure 2). On observe pour cette année une situation inédite avec 98 % de sites touchés par des pucerons verts, contre 68 % l’an dernier, alors que jusqu’en 2018 en moyenne 10 % des sites étaient touchés. Les pucerons noirs commencent tout juste à être observés cette année avec une fréquence beaucoup plus faible que celle des verts pour le moment, ce qui est exceptionnel, avec 48 % de sites touchés contre 83 % l’an dernier, et 40 % en moyenne pluriannuelle.

On observe pour la deuxième année consécutive la présence forte d’altises, de thrips et de Collemboles (figure 3). Ces ravageurs sont beaucoup plus observés depuis l’arrêt des traitements de semences à base de néonicotinoïdes. Ainsi les altises ont été observées dans 37 % des parcelles pour cette année, 33 % en 2019, contre 2 % en moyenne de 2010 à 2018. De même, les thrips ont été observés dans 11 % des sites en 2019, 8 % cette année, et moins de 1 % jusqu’en 2018. En ce qui concerne les Collemboles, près de 6 % des sites sont touchés cette année, 9 % l’an dernier, pour moins de 1 % des sites touchés jusqu’en 2018.

Faut-il sacraliser l’animal ?
Expertise

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Observatoire BSV

Pour réaliser cet état sanitaire, l’ITB s’appuie sur un réseau d’observation de parcelles de référence et représentatives des différentes situations betteravières. Chaque année plus de 300 parcelles sont suivies par près de 150 observateurs. Les données sont saisies dans l’outil Vigicultures© et représentent pour une année près de 30 000 notations. Après leur validation, chaque semaine, les animateurs régionaux de la filière synthétisent l’état sanitaire pour le diffuser ensuite dans le Bulletin de santé du végétal (BSV). Celui-ci est complété par des conseils dans les notes d’informations régionales de l’ITB.

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Alerte pucerons

L’ITB propose une carte interactive des seuils d’intervention pour lutter contre les pucerons vecteurs de la jaunisse. Elle est établie à partir des observations de l’ITB et des partenaires de la filière, saisies dans Vigicultures©.

CE QU’IL FAUT RETENIR

Le suivi de la pression sanitaire en cours de campagne est essentiel.

Il permet de limiter les interventions si les bioagresseurs ne se développent pas ensuite.

Il permet également d’intervenir au bon moment lorsque c’est nécessaire.

Focus altises et thrips

Depuis deux ans, les observations d’altises et de thrips sont beaucoup plus nombreuses (figures 1 et 3).

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Les altises sont des coléoptères qui se nourrissent sur les feuilles de betterave, entraînant de petites perforations irrégulières de 1 à 2 mm. Elles sont favorisées par un temps sec et ensoleillé. ©ITB

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Les thrips sont de petits insectes se nourrissant sur les feuilles en vidant le contenu des cellules grâce à leur organe « piqueur-suçeur » entraînant des feuilles dentelées, voire coupées, avec une bordure rougeâtre. ©ITB