Des conditions sèches après semis mais aussi des infestations très précoces ont freiné la première croissance des betteraves. Les levées ont été difficiles et, en conséquence, « environ 35 % des parcelles connaissent une double, voire une triple levée », constate Ghislain Malatesta, responsable du département expérimentation de l’ITB.

Heureusement, des pluies parfois fortes (jusqu’à 100 mm) sont tombées après cette longue période de sécheresse. Leur retour a fait pousser les dernières betteraves et rendu les opérations de désherbage plus efficaces.

Dans les secteurs argileux non irrigués, comme en Île-de-France – dans le Gâtinais ou l’Oise –, certaines betteraves atteignaient le stade deux feuilles le jeudi de l’Ascension, alors que d’autres atteignaient presque les dix feuilles. Une configuration qui ne facilite pas le désherbage quand ces deux stades se trouvent dans la même parcelle.

Conditions favorables pour le binage

Les créneaux pour effectuer un passage chimique étaient limités en raison du vent. En revanche, les conditions de ressuyage des sols et le temps sec étaient favorables à une bonne efficacité du passage d’outils de désherbage mécanique, avec un dessèchement rapide des adventices. De plus, le binage est la technique la plus efficace pour lutter contre les repousses de pomme de terre qui sont nombreuses cette année. « Généralement, il est possible de substituer au moins une intervention chimique par deux passages de bineuse lorsque les conditions climatiques le permettent. Le dernier binage sera positionné juste à la fermeture des rangs », conseille Vincent Delannoy, délégué régional de l’ITB Nord – Pas-de-Calais.

L’autre particularité de l’année est la multiplication des parasites, avec une infestation inédite de pucerons verts, mais également une forte présence d’altises. Ces ravageurs profitent également de l’arrêt des traitements de semences à base de néonicotinoïdes. À noter enfin que le charançon (Lixus juncii) commençait à faire ses premières piqûres mi-mai dans l’Yonne et le Loiret. La couverture devrait intervenir fin mai-début juin dans les plus belles parcelles.

François-Xavier Duquenne