Rien n’est jamais trop précis dans le semis monograine, ni technologique ni assez simple à régler. Dans cette course, Horsch, avec sa nouvelle machine apparue cet été, avant celle d’un autre constructeur, Amazone, attendue à l’automne, prétend « réinventer le semis monograine ». Le nouveau Maestro de l’entreprise bavaroise est proposé avec, au choix, deux doseurs. Rémi Bohy, chargé des matériels de semis destinés au marché français chez Horsch, explique que la décision de commercialiser un semoir avec la possibilité de choisir entre deux doseurs est née d’une série d’essais de deux systèmes de dosage dans une grande variété de terroirs ces trois dernières années. Il résulte de ces tests le lancement d’un Maestro traîné CV et d’un porté RV équipé d’un doseur fonctionnant par aspiration – dépression (AirVac), et d’un second Maestro – CX et RX – doté d’un doseur pneumatique opérant en pression ou air pulsé (AirSpeed). Pour permettre au système AirSpeed d’opérer à haute vitesse – son point fort, jusqu’à 20 km/h –, « nous avons opté pour un flux d’air qui pulse les graines à 60 km/h et les accompagne jusqu’au sol pour éviter les rebonds dans le tube de descente », détaille Rémi Bohy. Dès lors, le doseur par air pulsé s’est montré performant dans les semis profonds de maïs, tournesol et soja, mais un peu moins à faible profondeur – rebond des graines en dehors du sillon –, et dans les terrains humides – graines sorties du sillon par la roue de rappui. En parallèle, Horsch a développé le système par dépression AirVac en s’inspirant des limites de l’AirSpeed plutôt destiné aux chantiers où il faut semer beaucoup d’hectares en un court laps de temps. Comme l’AirSpeed, l’AirVac implante du maïs, du soja et du tournesol, mais en plus du sorgho, du colza et de la betterave à une profondeur faible. « Ce doseur travaille de manière qualitative, avec un bon espacement des graines, jusqu’à une vitesse de 10 km/h », confirme Rémi Bohy. Horsch a simplifié au maximum les réglages de ses machines. Seul le volume d’air arrivant sur le disque est à régler en fonction de la taille des graines. Ce réglage s’effectue depuis la cabine du tracteur pour profiter des informations de qualité de semis délivrées par le terminal. Quant à la modification de l’inter-rang, elle est en principe plus rapide grâce à une fixation par mâchoire sur la poutre. Horsch propose dès à présent les Maestro portés RV et RX avec 8 à 12 rangs pour des écartements de 45 à 80 cm. Les Maestro traînés CV et CX étant commercialisés avec 8 à 36 rangs pour des écartements de 45 à 80 cm.

La famille Optima

Chez Kverneland, la famille nombreuse des Optima – huit modèles dédiés au semis monograine – bénéficie de deux types d’élément semeur qui rendent ces machines capables de travailler dans toutes les conditions de sol. Avec le SX High Speed – sur les châssis TF Profi (traîné 8 rangs, de 70 à 80 cm) ; V (double télescopique à écartement variable, 6 rangs, de 45 à 80 cm) et RS (traîné fixe destiné aux grandes plaines d’Europe orientale, quelques unités en France) –, le semoir opère jusqu’à 18 km/h, « à condition de disposer de bonnes terres, peu caillouteuses », souligne Victor Souchet, spécialiste des matériels de semis chez le constructeur norvégien. Le cœur semeur de la machine est pressurisé et les semences sont propulsées dans le sillon par un flux d’air à 70 km/h. Kverneland monte, en standard, un entraînement électrique de l’élément semeur, caractérisé par un couple faible rendant inutile une génératrice électrique pour le faire fonctionner. Pour accroître la précision du semoir proposé, de série, au format Isobus, il est possible de profiter de la coupure de rang – via une géolocalisation –, de la modulation des densités de semis, voire de bénéficier du système Geoseed d’implantation de la semence en quinconce ou de façon parallèle. Le second élément semeur du constructeur – HD II –, le « cœur du marché, avec 80 % des ventes réalisées avec une distribution électrique », affirme Victor Souchet, est compatible avec tous les Optima fixes et repliables de la marque. Son corps constitué d’un monobras en fonte moulée facilite l’accès quand il s’agit de changer les disques de distribution pour passer d’une culture à une autre. Il peut être équipé de roues ajourées pour les conditions de sol collantes et humides. Si le HD II dispose, d’origine, d’une pression de 130 kg, rien n’empêche de porter celle-ci à 230 kg grâce à un kit de 100 kg supplémentaires. D’autre part, l’enfouisseur de fertilisation à double disque peut être équipé d’un dispositif pour la fertilisation liquide, combiné avec une cuve frontale iXtra Life de la marque. En dernier lieu, le disque de distribution du cœur semeur est clipsé sur la chambre de dépression et tourne avec elle. Cela entraîne une absence de frottement et d’usure. De son côté, l’entraînement électrique du cœur semeur – une technologie maîtrisée à l’aube des années 2000 par Kverneland –, ne réclame pas plus de 2 ampères. Comme le SX, le HD II a droit à la technique de semis Geoseed.