Plusieurs solutions sans herbicide sont testées pour détruire un couvert avant l’implantation d’une culture de printemps. Le but est d’identifier les meilleurs choix pour réaliser ensuite un semis direct, sans recourir au désherbage chimique. Jusqu’à présent, aucune solution universelle ne se profile.

Avant maïs : destruction au plus tard mi-mars

Comment bien gérer les couverts installés après un blé et avant une culture de printemps ? Les réseaux des associations d’agriculture de conservation et la chambre d’agriculture de Normandie ont mis en place une plateforme d’essais avec des espèces d’interculture pures ou en mélange. Premier constat : ces couverts semés après un blé sans désherbage semblent favoriser le maintien des adventices graminées présentes dans la céréale d’hiver. La culture suivante, un maïs, est fortement pénalisée si elle est implantée sans utilisation de glyphosate. Cela nécessite un désherbage renforcé.

Autre difficulté : réussir la destruction mécanique du couvert avant le semis de printemps. L’hiver 2019-20 n’a pas été assez froid pour détruire moutarde, radis, phacélie qui gèlent entre -5 à -10°C. De même, les couverts de graminées ont aussi passé l’hiver dernier. Dans ce scénario, la destruction mécanique reste nécessaire par un roulage, un broyage ou un travail superficiel. Quelle que soit la technique choisie, elle doit éviter une destruction trop tardive. La date butoir du 15 mars sert de repère pour éliminer les couverts, en particulier avant un semis de maïs. Sur la plateforme de Normandie, le couvert de seigle au stade épiaison au moment du roulage a été détruit efficacement en laissant un paillage dense au sol, qui freine la levée d’adventice, tout en pouvant gêner la levée d’un maïs en semis direct. Le couvert d’avoine, partiellement détruit par roulage au stade montaison, a aussi gêné l’émergence du maïs. La vesce qui forme un tapis au sol, se montre plus difficile à détruire par roulage, même en mélange avec le seigle. L’association seigle-pois fourrager pourrait être un bon compromis.

Après maïs : destruction début février

L’implantation d’un couvert piège à azote après une récolte de maïs n’est pas toujours facile, surtout quand elle intervient en novembre. Compte tenu du semis tardif, le nombre d’espèces adaptées se restreint souvent aux crucifères, graminées et légumineuses. Autre difficulté : la présence de débris végétaux dans le lit de semences ne facilite pas la levée du couvert. Pour bien faire, l’implantation doit se faire au plus tard dans les 15 jours qui suivent la récolte du maïs. Si l’on veut respecter les objectifs du verdissement, l’AGPM déconseille de fertiliser le couvert hivernal et recommande une destruction mécanique, par broyage ou roulage. La date de destruction optimale d’un couvert après maïs se situe autour du 1er février. « Au-delà de cette date, il n’y a plus de bénéfice agronomique » selon l’AGPM. Une destruction trop tardive pourrait même altérer le rendement de la culture suivante. Il faut donc trouver le bon compromis, sachant que dans le cadre de programmes d’actions nitrates dans les zones vulnérables, la destruction du couvert n’est autorisée qu’à partir du 1er février de l’année suivante.

Pour en savoir plus : http://www.choix-des-couverts.arvalis-infos.fr/