Les observations réalisées en 2020 ont confirmé l’extension des zones touchées par les charançons et leur précocité. Or, les larves de ce ravageur creusent des galeries dans les betteraves, entraînant des pertes de matière, et servant de porte d’entrée à des bioagresseurs secondaires, tels que le Rhizopus.

Une extension des régions touchées à partir de 2019

Des dégâts de charançons sont désormais observés dans les régions du sud de Paris et en Champagne, à partir du 11 Juin. En 2020, les premiers dégâts sont signalés au 18 mai, et le nombre de sites touchés augmente encore (cf. cartes).

Un ravageur à partir de 2013

Le charançon de la betterave était principalement observé sur les cultures de betteraves porte-graine du sud-ouest et du sud-est de la France, que ce soit en betteraves porte-graine sucrières ou potagères. Il a commencé à entraîner des dégâts en Limagnes à partir de 2013, dans 10 % des sites observés de cette région. Les dommages ont augmenté les années suivantes, jusqu’à atteindre, en 2019, 70 % des sites de la région (cf. cartes) et, dans les cas les plus graves, 100 % de la surface betteravière.

Fiche d’identité du charançon

Le Lixus juncii est un coléoptère inféodé au genre Beta : il s’attaque aux betteraves sucrières, fourragères, potagères, sauvages et aux bettes.

Un coléoptère difficile à observer

L’adulte Lixus, visible à partir de la mi-mai, se laisse tomber au sol et simule le mort au moindre danger. Il se différencie des autres espèces de Lixus par sa grande taille, de 1 à 1,5 cm, ainsi que par une bordure blanche en dessous des élytres.

Toute la vie larvaire dans la betterave

Après accouplement, la femelle va entailler les parties les plus jeunes et tendres des betteraves avec son rostre pour y pondre un œuf. 3 à 15 jours plus tard, la larve va y creuser des galeries en direction des racines, et s’y développer durant 30 jours, jusqu’à sa transformation en nymphe. Les adultes juvéniles émergent alors des galeries et entrent en diapause (pause temporaire de développement), jusqu’au printemps prochain.

Une porte d’entrée pour le Rhizopus

La perte de matière au niveau des galeries peut entraîner 5 à 7 % de pertes de rendement et est surtout une porte d’entrée pour le Rhizopus. En cas de conditions favorables à ce champignon, l’intégralité de la parcelle peut être atteinte.