Semer et fertiliser avec un téléphone : c’est possible !

La moitié des agriculteurs utiliserait une appli ou un outil d’aide à la décision (OAD), expression à prendre au sens large, beaucoup de constructeurs y incluant des facilitateurs de tâches répétitives ou pénibles sur une machine. La faute à la routine et au « ça a toujours bien marché comme ça », commente Stéphane Proust, au marketing de Horsch. Justement, au semis, le constructeur bavarois dispose d’un système (Auto Force) qui applique les bonnes pressions et profondeurs de travail au semoir monograine Maestro. Les informations sur la nature du sol transmises par des capteurs au calculateur de la machine entraînent une action des vérins de chaque élément semeur. « On est dans l’agriculture de précision et dans l’optimisation du rendement sur une parcelle, surtout si elle est hétérogène », complète Stéphane Proust. « Sans ce système, l’agriculteur pourrait se retrouver avec trois jours de décalage entre deux graines au moment de germer ». Une aide peut aussi se résumer en un dispositif simple. On s’est demandé chez Amazone comment remplir facilement un épandeur d’engrais quand l’agriculteur n’a ni télescopique avec pesée, ni godet. Comment lui éviter aussi de faire des allers-retours avec la cabine du tracteur. Sans nom, d’abord réservé aux appareils traînés ZG-TS et maintenant applicable aux portés ZA-TS, le dispositif d’aide au remplissage avec capteurs prévient par clignotement de ses feux l’agriculteur quand l’épandeur est presque plein, puis par feux fixes une fois rempli. Concernant les épandeurs d’engrais traînés et portés, une application du même constructeur (Spreader Connect) tout juste disponible fait gagner du temps et évite les erreurs quand il faut régler la machine. Un téléphone avec une connexion bluetooth sert d’interface avec l’épandeur auquel les données sont transmises directement. C’est la fin des saisies sur la machine elle-même, qui doit désormais reconnaître le protocole de communication Isobus avec le tracteur pour que l’ensemble fonctionne.

Profondeur homogène

Amazone sort pareillement de son chapeau, mais cette fois pour le semis, une régulation du terrage (Smart Force) sur son semoir de précision Precea Super. « Ça devait être un de nos produits vedettes au salon Agritechnica », convient Céline Rathuéville, du marketing d’Amazone France. Le système apporte une solution à la question d’une profondeur d’implantation homogène dans une terre qui ne l’est pas, ou qui a été mal rappuyée. L’agriculteur choisit la profondeur de placement de la graine et les deux capteurs de la machine montés, l’un sur l’élément semeur numéro trois, l’autre sur le neuf ou le dix, dans le cas d’un douze-rangs pour les betteraves, font le reste. La pression de terrage varie en fonction de la résistance du sol mais la profondeur de travail ne bouge pas. Au semis, toujours, mais pour du blé, de l’orge, du colza, du lin, de la phacélie, de la luzerne, etc., Pöttinger présente une application (Potsem) de configuration des roues distributrices de ses semoirs à entraînement pneumatique, qui épargne de fastidieux étalonnages. Le système conseille la roue la plus adaptée, d’éventuelles roues possibles et celle à exclure après lui avoir indiqué la vitesse d’avancement du semoir, le type de la semence et le débit souhaité. « Si l’agriculteur n’a pas la roue distributrice conseillée pour 10 km/h, peut-être l’a-t-il pour 6 km/h. Le mieux est alors de se caler sur cette valeur plutôt que de rechercher la roue manquante », détaille Gerald Guthmann, chef de produit pour le travail du sol et le semis chez le constructeur autrichien.

Petit retour sur les épandeurs d’engrais

Le constructeur transalpin Maschio Gaspardo a lui également décidé de confier ses réglages à un téléphone avec une application (Spreader Smart Set) opérationnelle sur l’ensemble des modèles de machines au format de communication Isobus. Le réglage de la dose et le point de chute du produit sur le disque sont automatisés. Encore un souci en moins pour l’agriculteur. « Nous voulions aussi qu’il ne descende plus de son tracteur pour aller à son épandeur, ajoute Julien Bauer, chez Maschio Gaspardo. C’est chose faite »