Ludwig de Mot a été nommé à la présidence du directoire de Tereos le 5 avril dernier pour accélérer la transformation du groupe et redresser les comptes.

Quels sont les résultats de Tereos ?

Tereos renoue avec les bénéfices pour son exercice 2021-2022 (172 M€, contre une perte de 133 M€) grâce, notamment, à des cessions d’actifs non stratégiques, qui constituaient des foyers de perte. Le chiffre d’affaires atteint près de 5,1 milliards d’euros, en progression de 18 %. Quant à la dette, elle s’élève à près de 2,387 milliards d’euros, soit une baisse de 5,7 % sur un an. Ce niveau reste cependant élevé et l’objectif de Tereos est de réduire l’endettement net en dessous de 2 milliards d’euros à l’horizon 2024.

Comment gérez-vous la hausse des cours de l’énergie ?

Nous adaptons notre politique commerciale au contexte inflationniste et nous opérons certains arbitrages sur le prix du gaz pour minimiser les risques. Par ailleurs, nous réalisons d’importants investissements pour continuer à décarboner les usines et les rendre moins énergivores.

Les cours du sucre sont au plus haut. Pouvez-vous donner une visibilité sur les prix de betteraves ?

Avec notre nouvelle stratégie commerciale orientée sur la valeur plutôt que sur les volumes, nous sommes en mesure d’exploiter le plein potentiel des hausses de prix. C’est la seule façon de bien rémunérer les betteraves de nos coopérateurs, puisque le conseil de surveillance a mis au point une grille de correspondances entre les prix de vente (sucre, alcool, éthanol, pulpes) et ceux de la betterave. Comme le dit Gérard Clay, on ne peut pas promettre un prix, mais nous annonçons que celui-ci sera au moins égal aux prix annoncés publiquement par nos concurrents français. Au regard du démarrage de la phase de commercialisation du sucre et selon les prix de vente constatés en ce moment sur le marché, le prix de la betterave pourrait atteindre 35 €/t à 16°S pour la campagne 2022-2023.

De nombreux planteurs vont renouveler leurs engagements. Quel est votre message pour qu’ils signent de nouveau avec Tereos ?

Je leur dis que Tereos est en phase de redressement. Avec les résultats que l’on annonce aujourd’hui, nous sommes à un tournant. La nouvelle étape qui s’ouvre a pour ambition de bâtir une culture de la performance. Nous allons aussi emmener les coopérateurs vers cette voie, car c’est le seul moyen pour améliorer le prix de la betterave.

Pourquoi Tereos va-t-il changer de gouvernance ?

C’était une promesse de Gérard Clay qu’il a prise lors de son arrivée à la présidence. Le conseil de surveillance s’est surtout concentré sur le fonctionnement de la coopérative en France lors de l’année écoulée. Or, il y a beaucoup d’autres activités stratégiques à suivre comme, par exemple, le Brésil ou la Réunion. Avec un conseil d’administration de 9 membres, les représentants des coopérateurs qui apportent les matières premières seront davantage impliqués dans les activités et les prises de décision du groupe. Par ailleurs, un Conseil coopératif composé de 18 conseillers de région aura pour mission de traiter l’ensemble des sujets liés à l’activité de la coopérative. Nous renforçons la proximité de Tereos avec ses coopérateurs.