Premier résultat du programme Opticive : les coûts de production des Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétique) et de l’énergie produite ont pu être mesurés. En moyenne, il faut dépenser environ 120 € pour produire une tonne de MS de Cive. Et il faut compter environ 120 €/MWh pour des valorisations via l’injection dans les réseaux.

Seuil de rentabilité à 6 t/ ha de MS

Quel est le seuil de rentabilité de la Cive dédiée à la méthanisation ? Il se situerait en moyenne à 6 t/ha de MS, ce qui se rapproche des rendements moyens obtenus en expérimentation. Selon cette étude : « la récolte constitue le premier facteur de coût (200 à 300 €/ha), suivi des semences selon les espèces (de 40 à 180 €/ha) ». Le choix des espèces et des variétés, ainsi que la date d’insertion dans la rotation, jouent un rôle essentiel pour diminuer la variabilité du rendement. La fourchette est large : au mieux, on peut récolter plus de 10 tMS/ha. En mauvaises conditions, le résultat tombe autour de 4 t/ha de MS. Le rôle de la fertilisation, loin d’être neutre, permet d’optimiser la rentabilité des Cive. Les techniques d’implantation bien adaptées aident aussi à réduire les temps de travail et les coûts des semis. Des travaux complémentaires sont en cours, afin d’élargir la palette des espèces travaillées. Il s’agit aussi de mieux évaluer les services écosystémiques rendus par les différents couverts.

Un solde azoté souvent positif

Dans les essais Opticive, le bénéfice des couverts se confirme sur plusieurs points : baisse des risques d’érosion, meilleur stockage du carbone… En comparant différentes Cive, il s’avère que le pouvoir méthanogène demeure peu variable entre espèces (280 l CH4/kgMV en moyenne). Pour assurer leur rentabilité en méthanisation, c’est donc bien la productivité qui s’affirme prioritaire. D’autres travaux conduits par l’Inrae et Solagro ont comparé 46 fermes, passées d’un système « sans méthanisation » à un système « avec méthanisation ». Les bilans environnementaux sont prometteurs : « pour toutes les fermes qui ont implanté des couverts, il y a une forte augmentation du stockage de carbone dans les sols », selon Solagro. Pour plus de la moitié des exploitations, il y a une réduction des achats d’engrais de synthèse de 20 % en moyenne. Et trois fois sur quatre, le solde azoté s’améliore significativement.