Pour la 2eannée consécutive, deux types de parcelles ont été suivies dans le réseau d’épidémiosurveillance : 123 sites avec un traitement de semences (TS) insecticide à base de néonicotinoïdes et 118 sites sans néonicotinoïdes (NNI).

Une présence forte des pucerons verts, mais une pression contrôlée

Les premiers pucerons verts ont été observés dès le 19 avril dans le réseau et, en moyenne au 30 avril, dans les sites sans NNI. Si, en fin de compte, 98 % des sites sans NNI ont été touchés par des pucerons verts aptères, en moyenne 36 % des betteraves étaient colonisées par 2 à 3 pucerons aptères verts. Ce qui reste loin de la pression de 2020, remarquable par sa précocité, avec une présence des aptères verts au 15 avril, et 100 % des betteraves colonisées par une vingtaine de pucerons aptères verts. Ainsi 85 % des sites ont atteint au moins le premier seuil d’intervention (10 % de betteraves atteintes), ce qui reste inférieur aux 93 % de 2020 mais supérieur aux 67 % de 2021 (voir figure 2).

Une présence forte des pucerons noirs, favorisant les auxiliaires

Les pucerons noirs ont été fortement observés cette année, dans la quasi-totalité des sites, quelle que soit leur protection, avec une pression équivalente à celle de 2019, colonisant en moyenne 60 % des betteraves (40 % en 2019). Les pucerons noirs sont de moins bons vecteurs que les pucerons verts. Ces pucerons peuvent en revanche favoriser l’arrivée des auxiliaires par la quantité de proies disponibles qu’ils représentent : la date d’arrivée moyenne des auxiliaires pour les 4 dernières années en présence de pucerons noirs est le 17 juin, soit 5 jours plus tôt qu’en l’absence de pucerons noirs. De plus, l’abondance des différentes familles d’auxiliaires augmente également en présence des pucerons noirs, passant de 1,3 en leur absence à 1,8 dans les parcelles où ils sont présents.

2 à 3 familles d’auxiliaires observées

Les auxiliaires, arrivés à partir de la mi-mai, en lien avec les conditions climatiques douces et la quantité de proies disponibles, ont permis de réguler la fin des infestations (voir figure 1). Les araignées ont été observées dès le 14 mai, suivies des coccinelles le 19 mai, puis des syrphes le 27 mai, et des chrysopes au 19 juin. Très peu de champignons entomophthorales ont été observés cette année, du fait des conditions très sèches.

Un traitement de semences qui permet de réduire la pression des pucerons verts

Dans les sites avec NNI, les pucerons verts aptères ont touché en moyenne 10 % des betteraves contre 36 % en l’absence de NNI (voir figure 3).

De plus, les sites avec une protection NNI conservent à ce stade une gravité jaunisse moyenne autour de 1 % et un maximum à 6 % au 12 août. En revanche, la gravité des sites sans protection NNI tend à augmenter au cours du mois de juillet, avec une moyenne à 4 % et un maximum à 75 %. Les observations réalisées en ce début de mois ne montrent aucune évolution de la gravité, les canicules répétées pouvant jouer sur l’expression des symptômes. La poursuite des observations permettra de suivre cette évolution.

CE QU’IL FAUT RETENIR
  • Les conditions climatiques plus douces et sans pluviométrie de la deuxième quinzaine d’avril ont favorisé les vols de pucerons.
  • 98 % des sites sans NNI ont été touchés par des pucerons verts.
  • Les pucerons noirs ont été très présents : 60 % des sites touchés.
  • La présence des pucerons noirs a aussi favorisé la présence des auxiliaires.