La sucrerie de Chevrières est l’une des trois usines au monde à produire des fructo-oligosaccharides (FOS) à chaînes courtes. C’est donc dans l’Oise que sont produites ces fibres alimentaires aux propriétés prébiotiques pour toute l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, alors qu’une usine au Canada approvisionne l’Amérique et qu’une autre en Corée fournit l’Asie.

Le segment des FOS représente aujourd’hui 9 % du marché des fibres solubles dans l’Union européenne et sa part de marché ne cesse de progresser. Tereos a ainsi enregistré une croissance de volume de 35 % en 5 ans. Le marché européen des FOS à chaînes courtes est d’environ 9 000 tonnes, détenu à 90 % par Beghin-Meiji.

Tereos a développé depuis plus de 20 ans une véritable petite usine au sein de la sucrerie de Chevrières, en partenariat avec l’entreprise agroalimentaire japonaise Meiji. L’unité de production s’approvisionne en sucre, tout au long de l’année, pour produire les FOS. « La joint-venture Beghin-Meiji est notre premier acheteur de sucre », dit Hughes Maquin, le directeur de la sucrerie de Chevrières.

Les FOS sont fabriqués à partir de la molécule de saccharose (glucose + fructose). Une enzyme spécifique, développée par la société Meiji, casse les liaisons et accroche plusieurs molécules de fructose pour former trois molécules différentes, des chaînes courtes de fructo-oligosaccharides contenant entre 3 et 5 fructoses (voir schéma). Tout se passe dans des réacteurs en inox.

Nourrir le microbiote

Les fructo-oligosaccharides sont des fibres non digestibles, qui vont nourrir l’ensemble des micro-organismes présents dans notre tube digestif. Ces bactéries, qui nous aident à rester en bonne santé, sont connues sous le nom de microbiote. « Les FOS ne sont ni digérés, ni absorbés par l’intestin grêle. Ils vont modifier l’activité du microbiote en apportant de la nourriture aux bonnes bactéries », explique Cindy Le Bourgot, docteur en sciences de la nutrition.

Les FOS sont vendus aux industriels de l’alimentation humaine sous les marques Actilight et aux producteurs d’aliments pour animaux sous la marque Profeed. Le produit se présente sous la forme d’un liquide transparent ou d’une poudre blanche pour être incorporé dans des barres de céréales, des produits laitiers, des glaces, des confiseries ou des boissons. « Le FOS peut améliorer le Nutriscore des aliments en les faisant passer d’une note C ou D à A. Il a une valeur calorique faible, ce qui permet de réduire la teneur en sucre. Il a un indice glycémique proche de zéro et un goût légèrement sucré, de 30 % par rapport à un saccharose », détaille Cindy Le Bourgot.

Actilight est également utilisé pour ses propriétés santé dans la nutrition clinique et les compléments alimentaires, tandis que Royal Canin est un des plus gros acheteurs de Profeed.

Les FOS vont continuer à faire parler d’eux, puisqu’un nouveau marché va s’ouvrir début 2023 : la cosmétique. Tereos lance FOS Beauty, une nouvelle marque destinée aux acteurs de la cosmétique à la recherche de composants naturellement bénéfiques pour la peau. Ce dérivé du sucre de betteraves sera donc présent dans des crèmes hydratantes et les shampoings pour le plus grand bien du microbiote présent sur notre peau.