En premier lieu, permettez-moi de vous présenter mes meilleurs vœux pour cette année 2023. Qu’elle vous apporte le meilleur ainsi qu’à vos proches. Et, pour les betteraviers, que 2023 soit enfin l’année que l’on attend avec de bons prix et de bons rendements. En effet, la production betteravière n’a pas été épargnée par les crises ces dernières années, qu’elles soient économiques, climatiques ou sanitaires.

Du point de vue économique, l’année s’ouvre avec des marchés toujours bien orientés. Le marché européen du sucre demeure déficitaire avec des cours garantissant la rentabilité malgré la forte hausse des coûts agricoles et industriels. Par ailleurs, le retour à une situation de surplus au niveau mondial n’apparaît plus aussi certain qu’il y quelques mois. Nous le savons, les marchés, et particulièrement celui du sucre, sont structurellement volatils, mais à ce stade, les signaux envoyés sont positifs.

Sur le plan climatique, faisons le vœu que la météorologie soit la plus normale possible cette année, afin que les rendements soient au rendez-vous, après une année 2022 décevante et fortement marquée par la sécheresse dans de trop nombreuses régions betteravières.

Enfin, sur le plan sanitaire, une nouvelle dérogation permettant de semer des graines de betteraves traitées avec des néonicotinoïdes est indispensable. Le risque de jaunisse demeure élevé, d’autant plus que nous traversons un hiver avec des températures clémentes comme ce fut le cas en 2019/2020. Après deux années de travaux, le Plan national de recherche et d’nnovation (PNRI) et ses 23 projets n’ont pas encore apporté de solutions alternatives efficaces. Les betteraviers savent aussi pertinemment que les 22 alternatives recensées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), dans une étude publiée en 2021, n’ont rien de la solution miracle brandie par certains. L’ITB les a passées au crible et le confirme.

À l’heure où j’écris ces mots, un projet d’arrêté de dérogation pour les semis 2023 est en consultation publique, ouverte jusqu’au 24 janvier prochain. J’appelle chaque betteravier et chaque maillon de notre filière au sens large à se mobiliser et à prendre quelques minutes pour répondre à cette consultation. Il est capital de rappeler combien cette dérogation est nécessaire au maintien de la culture et de ses surfaces et à la pérennité de notre filière.

Car l’avenir de notre filière passe par une rentabilité suffisante pour permettre des investissements, dans nos fermes et dans nos sucreries. Nous ne rappellerons jamais assez que notre filière évolue dans un contexte concurrentiel, à la fois à l’échelle européenne et à l’échelle mondiale et qu’en la pénalisant, nous pénaliserons notre économie, nos emplois, notre balance commerciale et nos territoires !

La CGB portera inlassablement ce message au cours des prochaines semaines afin que toutes les conditions soient réunies pour faire de 2023 la bonne année pour cultiver des betteraves.