Variétés, désherbage, intercultures et tassement du sol. Le service agronomique de Tereos a présenté quelques nouvelles techniques autour de la betterave.

C’est sous un soleil de plomb que le service agronomique de Tereos a présenté sa plateforme d’innovation multicultures de Sains-lès-Marquion (Pas-de-Calais) le 6 septembre dernier. C’est ici que trois hectares de betteraves sont dédiés pour tester les nouvelles génétiques, le désherbage et les couverts d’intercultures.

Les semis précoces meilleurs contre la jaunisse

Les équipes du service agronomique ont inoculé individuellement chaque plante avec le même nombre de pucerons pour pouvoir comparer la tolérance de chaque variété. « Il existe une réponse génétique sur le critère jaunisse, mais il n’y a pas de variété tolérante pour le moment », estime le service agronomique de Tereos.

L’inoculation des betteraves avec le virus de la jaunisse a permis de confirmer que les semis précoces donnent de meilleurs rendements, car la plante est plus robuste. « Dès que l’on a une fenêtre pour le semis, il faut la saisir », conseillent les agronomes de Tereos.

On a aussi pu voir l’intérêt et l’efficacité des plantes compagnes, comme l’avoine rude, l’orge de printemps et la féverole. En revanche, les plantes compagnes doivent être détruites avec un anti-graminées au stade 4 feuilles de la betterave. Elles fonctionnent comme un obstacle pour les pucerons, mais il faut faire attention lors de leur destruction pour éviter la concurrence avec les betteraves, ce qui peut causer des pertes de rendement.

Belles perspectives en désherbage chimique

Corteva a présenté son désherbant betterave prévu en 2025 (voir BF du 18 juillet p 23). Il s’agit d’une nouvelle matière active (le florpyrauxifen de la famille chimique HRAC 4).

Sur la plateforme de Marquion, on a pu constater sa bonne efficacité sur les ombellifères. Le produit, 100 % foliaire doté d’un large spectre, est très puissant sur les chénopodes jusqu’à 4 feuilles. Dénommé R en attendant son nom de marque, le produit s’intégrera dans un programme RTGV à 4 passages, avec une dose de 0,02 l/ha à chaque passage. « On se rend compte que l’on a encore besoin de la chimie, déclare Jérôme Hary, président de la Commission Innov’action de Tereos. L’arrivée de ce nouveau produit, qui complète le désherbage mécanique ou la pulvérisation ciblée, est une bonne nouvelle ».

Une nouvelle arracheuse à chénopodes

Une deuxième machine pour arracher les chénopodes et les betteraves montées vient concurrencer la machine à pneus déjà sur le marché (1). Le Tig’air de Bionalan est doté de trois cylindres recouverts de bandes à lin : un gros et deux petits. Le gros cylindre rabat les tiges des mauvaises herbes sur les rouleaux arracheurs, qui tirent progressivement sur la tige. Ce prototype a déjà arraché 130 ha cette année. Le constructeur assure que la machine, qui travaille à une vitesse de 1 à 3 km/h, a un plus grand débit de chantier que la machine à pneus déjà sur le marché.

Attention aux tassements profonds

Thomas Leborgne, chargé de mission agroéquipement et modes de production à l’ITB est intervenu sur les risques de tassements profonds. Un passage effectué la veille de la manifestation avec une intégrale montrait un effet favorable des pneumatiques larges sur les horizons superficiels, mais qui n’empêche pas un tassement plus en profondeur quand la charge est élevée. Résultat, le blé qui suit la récolte peut être pénalisé dans les zones fortement tassées. Une expérimentation du service agronomique de Tereos, avec l’ITB et AgroTransfert, montre une perte de 20 % de rendement en blé, à cause d’un déficit de croissance.

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> À voir aussi : Les désherbeuses à pneus, de bonnes roues de secours (13/09/2022)