« Tereos est un groupe coopératif solide. Nous avons réussi cette année à sortir de bons résultats avec un Ebitda à 800 millions d’euros », a déclaré son président du conseil d’administration, Gérard Clay, lors de la conférence de presse présentant les résultats financiers pour l’exercice 2024-2025.
La baisse des prix de vente du sucre contractualisés en 2024 a impacté les résultats du groupe. Le chiffre d’affaires de l’exercice 2024-2025 s’élève à 5,93 milliards d’euros, en baisse de 17 % par rapport à l’exercice 2023-2024, qui fut un record historique. L’Ebitda est en réduction de 29 %.
Néanmoins, le directeur général Olivier Leducq souligne « qu’il s’agit de la troisième meilleure performance financière, après deux exercices qui ont été exceptionnels. Les activités de diversification permettent de verser à nos coopérateurs 75 millions d’euros. »
Tereos a aussi proposé aux adhérents de revaloriser le capital social. Cette opération permet de distribuer des réserves accumulées par la coopérative, qu’il n’est pas possible de distribuer. La revalorisation de la part sociale de 4,40 € correspond à un montant global reversé à l’ensemble des coopérateurs d’environ 48 millions d’euros.
Au total, Tereos annonce une rémunération moyenne des betteraves de 40,75 €/t.
Baisse de l’endettement
Ces bons résultats, obtenus depuis 3 ans, permettent de désendetter le groupe et d’investir dans les usines. « Tereos poursuit la réduction de sa dette, qui atteint aujourd’hui à 2,22 milliards d’euros ; c’est son niveau plus bas niveau depuis 2018, déclare le directeur financier, Gwenael Elies. La dette structurelle est de 1,168 milliard d’euros à fin mars 2025, en recul de 700 M€ par rapport au niveau de 2021 ». Quant aux investissements, ils se montent à 455 millions d’euros, soit 8 % du chiffre d’affaires net. Un taux supérieur aux autres grands acteurs industriels, comme Total (6,3 %), Danone (3,4 %) ou Renault (3 %).
Électrification des sucreries
Les investissements sont prioritairement ciblés sur la décarbonation et la réduction des consommations d’énergie des usines. L’année dernière, Tereos avait annoncé un plan d’investissement sur 10 ans de 800 M€ pour baisser les émissions de carbone. 20 projets industriels de décarbonation menés depuis deux ans, pour un investissement de 98 M€, ont permis une réduction de 13 % des émissions de gaz à effet de serre.
Tereos mise sur l’électrification des process. Les sucreries d’Attin (Pas-de-Calais) et de Bucy (Aisne) sont les deux sites pilotes où le choix s’est porté sur la décompression mécanique de la vapeur, grâce à un moteur électrique. Sur le site de Bucy, l’investissement de 14,5 millions d’euros permet une réduction de 11 200 tonnes de CO₂ ; et le site d’Attin, avec 19 millions d’euros d’investissements, génère une réduction de 15 000 tonnes de CO₂. Le problème de l’électrification est son délai de raccordement de 5 à 6 ans ! « Pour 80 %, ce sont des procédures administratives. Ce n’est franchement pas possible », a déploré Olivier Leducq.
L’autre volet concerne les économies d’eau à Connantre (Marne), qui sera totalement autonome en eau à partir de 2025.
Agriculture de régénération
Les adhérents sont aussi parties prenantes des efforts de décarbonation, puisque Tereos les incite à se lancer dans l’agriculture de régénération. Les coopérateurs sont accompagnés pour intégrer des programmes comme “Transitions“, porté par Vivescia ou Noriap, “Pour une Agriculture Du Vivant“ (PADV) ou encore le programme multifilières Hauts-de-France d’Earthworm. Une prime filière allant de 50 euros jusqu’à 150 euros/ha est versée aux coopérateurs engagés pour les soutenir dans des pratiques bas carbones sur la culture de la betterave.
Le soutien aux coopérateurs concerne aussi l’amélioration des rendements, qui n’ont pas été très bons l’année dernière. Le rendement moyen n’a été que de 78 t/ha, à cause de fortes pluies et de la cercosporiose. Tereos a donc lancé une opération Cap Productivité, qui réunit sur un même territoire des coopérateurs ayant des performances hétérogènes, afin de diffuser les pratiques pouvant tirer les rendements vers le haut.
L’innovation dans des produits riches en fibres ou en protéines.
La valorisation des produits décarbonés, issus de l’agriculture régénératrice.
La chimie verte
Les carburants d’aviation durable ou Sustainable Aviation Fuels (SAF) pour prendre le relais des biocarburants utilisés dans le transport routier.