« La nouvelle PAC devra être en mesure d’accompagner l’agriculture européenne face aux nombreux défis économiques, environnementaux, climatiques et sanitaires auxquels elle est confrontée. Elle devra donc être dotée d’un budget à la hauteur de ces enjeux », a déclaré le ministre français de l’Agriculture Didier Guillaume lors d’un débat public entre ministres de l’Agriculture de l’UE à Luxembourg.

« On ne peut pas demander toujours plus à nos agriculteurs (…) et tout cela avec un budget qui fondrait comme neige au soleil », a-t-il ajouté.

La France, l’Autriche, la Bulgarie, Chypre, la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Grèce, l’Irlande, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie et l’Espagne ont décidé de soulever une nouvelle fois ce point lors d’un débat sur l’avancée des discussions entre les États membres sur la réforme de la PAC après 2020.

Les deux politiques historiques de l’UE, la PAC et la politique de cohésion sont les premières visées par les coupes proposées par la Commission dans le cadre financier pluriannuel (CFP) pour la période 2021-2027, qui doit accommoder la perte de ressources liée au départ du Royaume-Uni.

Les dirigeants des 27 doivent s’emparer du sujet lors du sommet européen qui se tiendra à Bruxelles jeudi et vendredi.

La Commission européenne espère toujours que les États membres parviendront d’ici la fin de l’année à établir une position commune qui servira de base pour trouver un compromis avec le Parlement européen sur sa proposition qui remonte à plus d’un an (et qui se décompose en trois législations séparées).

Mais le ministre français a assuré que « s’agissant des négociations de la PAC, aucun compromis ne pourra être trouvé sans visibilité sur le cadre financier pluriannuel et les financements qui seront alloués à la PAC ».

Et selon lui, malgré des « discussions approfondies et utiles ces derniers mois (…) aucun des trois projets de règlement ne peut être considéré à ce stade comme stabilisé ».

La France a soulevé au moins trois points encore « au centre de (ses) préoccupations » dans la discussion : une amélioration des instruments de régulation des marchés, les « écorégimes » pour mettre en œuvre les ambitions environnementales de la PAC, la simplification du cadre de performance.

Euractiv.com