Les cours sur le marché mondial sont stables avec un sucre roux entre 12,5 et 13,0 cts/lb, malgré une monnaie brésilienne qui montre de nouveaux signes de faiblesse face au dollar : il faut à nouveau 4,22 réaux brésiliens pour avoir un dollar américain, ce qui ne s’était pas vu depuis près d’un an et demi. Le sucre blanc accuse une légère baisse durant la première quinzaine de novembre, lié à un changement de terme : le terme le plus actif est désormais mars 2020, légèrement au-dessous des 340 $/t.

Du côté européen, la production totale devrait peiner à atteindre les 17,6 Mt. L’Europe restera donc importatrice nette de sucre au moins jusqu’à octobre 2019 : les importations devraient dépasser les 2 Mt. Le vieux continent risque de ne guère exporter davantage que ce qu’il faisait sous quota. Cela vient confirmer des niveaux de prix, concernant les contrats de sucre vendus pour la campagne 2019-2020, au-dessus de 400 €/t, soit à un niveau de la parité à l’importation dans les conditions de marché actuelles. Reste à connaître le niveau de volumes engagés sur des anciens contrats… Il faudra attendre les chiffres officiels de la Commission sur la campagne en cours, qui se font bien attendre, pour être capable de les évaluer.

La forte demande a entraîné le prix de l’éthanol au-dessus des 62 €/hl la semaine dernière. Il permet ainsi de valoriser une betterave au-delà de 25 €/t à 16°, hors pulpes, et illustre sa capacité d’avoir un effet tampon en cas de marché mondial déprimé. L’allocation devrait donc être maximale : au moins 25 % des betteraves devraient ainsi être allouées à ce débouché, faisant d’autant moins de sucre à exporter.

Timothé Masson, CGB