Les résultats de l’enquête Agroluz qui seront publiés en avril 2020 pointent les pratiques favorables à la productivité, telle que l’implantation directe.

En dépit des conditions sèches de l’été 2019, la luzerne a fait mieux qu’en 2018. « Les deux premières coupes ont été bonnes, parmi les meilleures des dernières années », note Pierre Begoc, directeur général de Désialis. La situation s’est un peu gâtée à partir de juin. « La troisième et la quatrième coupe de 2019 ont dégradé le résultat final. Malgré tout, le rendement moyen de 13,5 t/ha a été correct, avec une tonne/ha de plus par rapport à 2018 et un taux de 18,03 % de protéines », ajoute-t-il.

Les pistes d’Agroluz

Quels gains de productivité peut-on attendre dans un avenir proche ? « Une augmentation d’une ou deux tonnes/ha/an en améliorant les pratiques agronomiques », répond Éric Guillemot, directeur de Luzerne de France (ex-Coop de France Deshydratation). L’enquête Agroluz réalisée auprès de plus de trois cents producteurs livrera ses résultats sur les pratiques agronomiques en avril 2020. Elle couvre les secteurs de Capdea (10), Cristal Union (51), Luzeal (08 et 51), Sun Deshy (51), Tereos N.A. (51) et UCDV (27). Selon Baptiste Bert, chargé de mission agronomie pour la filière, « plusieurs leviers de progrès se confirment. Le premier est l’apport de potasse, très bien valorisé dans les sols de craie. Le deuxième est le semis simplifié, qui donne de bons résultats pour des implantations en conditions sèches ». Le semoir couplé à une bineuse optique semble aussi une voie pour diminuer à la fois les passages et les intrants herbicides.

L’apport de potasse

Dans le calcul des apports de phosphore (P) et de potasse (K), les exportations servent de base : soit 30 kg de potasse et 6 kg d’acide phosphorique pour une tonne de MS produite. En 2018, l’enquête Agroluz indique qu’entre 42 et 46 % des parcelles reçoivent des apports de 300 à 450 kg en année 1, puis 150 à 300 kg en année 2 et moins de 150 kg en année 3. L’enquête n’a pas observé de différence significative de rendement entre les formes de potasse. Lors des campagnes précédentes, la luzerne a aussi donné une bonne réponse à des apports modérés d’acide phosphorique. Enfin, les essais en microparcelles démontrent un effet soufre dès cinquante unités et jusque cent unités/ha/an sur la production de matière sèche et de protéines. La fertilisation reste donc un poste clé. Pour le service agronomique de Luzerne de France, « la réduction du poste fertilisation ne doit pas menacer le niveau de production de la parcelle ».