La première étape indispensable pour conduire correctement la fertilisation boratée est de réaliser régulièrement une analyse de sol. Celle-ci renseignera une teneur en bore estimant la biodisponibilité de l’élément pour la culture. En effet, le bore est présent sous différentes formes dans le sol, et toutes ne sont pas accessibles aux plantes. Le conseil de l’ITB repose sur la méthode d’extraction à l’eau chaude (NF X31-122) : attention donc à bien vérifier l’analyse réalisée par le laboratoire. La betterave étant une culture exigeante, il est conseillé de réaliser cette analyse avant son implantation, d’autant plus que le bore est soumis au lessivage. Ainsi est-il primordial d’avoir une valeur de la teneur la plus actualisée possible pour adapter au mieux les apports.

Faut-il sacraliser l’animal ?
Les préconisations de l’ITB pour le bore

Le résultat de cette analyse de sol est croisé avec des facteurs de risque afin d’établir un conseil d’apport (cf. tableau ci-dessous). Le pH et la teneur en carbonates de calcium sont parmi les facteurs les plus influents pour la disponibilité de cet élément. C’est pourquoi les apports sont majorés dans les situations avec un pH élevé, et ils sont systématisés en cas d’amendement calcaire récent. La texture du sol joue aussi un rôle important. Pour les sols sableux, le bore est davantage soumis au lessivage et les apports sont dès lors systématisés également. Pour des argiles, le bore tend à se trouver majoritairement dans des formes non disponibles pour les plantes : afin d’être corrigées, les situations de carence nécessitent donc des apports plus conséquents que pour les autres types de sol.

Pour les apports de bore au sol, les tétraborates de sodium sont les plus adaptés, tandis que pour les apports en végétation, les sels de bore sont assez équivalents entre eux. Pour ces derniers il convient de les réaliser au plus tôt autour de 70 % de couverture : si les calendriers coïncident, les apports de bore sont compatibles avec les produits désherbants.

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Des carences peuvent conduire au craquèlement du feuillage. ©ITB
Faut-il sacraliser l’animal ?
Sous l’effet de carences, la racine se creuse et favorise le développement de pourritures opportunistes. ©ITB

Ce qu’il faut retenir

Réaliser une analyse de teneur en bore avant betterave. Le conseil de l’ITB se fonde sur la méthode d’extraction à l’eau chaude (NF X31-122) évaluant la biodisponibilité pour les plantes.

Croiser cette analyse avec la situation de la parcelle. Le conseil dépend du type de sol, du pH et de l’apport récent ou non d’amendements calcaires.

Intervenir au bon moment. Une fois les symptômes constatés, la situation est difficilement rattrapable : il est alors nécessaire de bien anticiper les interventions. Les apports en végétation doivent être réalisés au plus tôt autour de 70 % de couverture.