« La situation est inédite. Plus de la moitié des parcelles de la région Centre sont touchées par la jaunisse, avec une contamination de 20 % en moyenne ; mais certaines parcelles sont touchées à 100 %. La situation empire de jour en jour », constate Pierre Houdmon, délégué régional de l’ITB pour la région Centre.

La jaunisse est arrivée très tôt dans les régions Centre-Val de Loire et Île-de-France. Dès le 27 mai les premiers ronds jaunes étaient visibles et leur progression n’a cessé de s’intensifier ensuite. Si la pression du virus est impressionnante dans ces deux régions, il est présent dans pratiquement toute la France : « 80 à 90 % des surfaces françaises sont touchées à des degrés divers, allant de quelques mètres carrés à près de 100 % du champ, estime Ghislain Malatesta responsable expérimentation et expertise régionale à l’ITB. Et les trois à quatre traitements effectués n’ont pas réussi à contrôler en totalité les populations de pucerons, car le Teppeki et le Movento n’éradiquent pas les pucerons et laissent passer quelques individus virulifères. » Beaucoup de planteurs postent d’ailleurs des photos sur les réseaux sociaux pour pointer une impasse technique et un surcoût de plus de 100 €/ha.

S’il est incontestable que la jaunisse est bien là, il est encore trop tôt pour estimer la perte de rendement. « Il ne faut surtout pas désinvestir dans l’itinéraire technique à venir et s’efforcer de conduire à l’optimum l’irrigation et la protection fongicide, conseille Pierre Houdmon. Le virus de la jaunisse retarde la croissance de la plante ; si vous rajoutez du stress hydrique et des maladies du feuillage, la perte sera plus conséquente. »

François-Xavier Duquenne