Pour un de ses tout premiers déplacements sur le terrain, mardi 14 juillet, Julien Denormandie a choisi de se rendre sur une exploitation de grandes cultures en Seine-et-Marne. Officiellement, le nouveau ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, souhaitait « rendre hommage à celles et ceux qui, en seconde ligne, ont assuré sans discontinuer la continuité de l’approvisionnement des denrées alimentaires, en ce jour férié de fête nationale ». Mais ce premier contact avec l’agriculture seine-et-marnaise a été aussi l’occasion pour le nouveau ministre de mesurer les dégâts causés par la jaunisse sur les betteraves.

Les betteraviers lui ont expliqué qu’ils n’ont actuellement pas de solution contre la jaunisse. Il y a certes des pistes (notamment génétique et biocontôle), mais pour le moment, ils sont dans l’impasse. Les recherches ont débuté seulement en 2016, quand les néonicotinoïdes ont commencé à être mises en cause.

« Le ministre ne peut pas prendre une décision en 8 jours, mais il a très vite pris connaissance du dossier, constate Jean-Philippe Garnot, président de l’Association Interprofessionnelle de la Betterave et du Sucre (AIBS). C’est un ingénieur agronome et il a bien vu l’état des betteraves, quand nous sommes allés dans le champ. C’est un dossier qu’il prend très au sérieux et il sait que nous attendons des décisions d’ici 15 jours. Nous lui avons dit que les agriculteurs sont en train de faire leurs assolements 2021. Si les surfaces venaient à diminuer, des sucreries risqueraient de ne plus être viables économiquement. »

Les responsables de la CGB demandent donc de toute urgence au nouveau ministre, la mise en place d’un plan d’action articulé en trois volets : Une solution efficace de protection des betteraves pour les semis 2021 (en enrobage de semences), la mise en place d’un système d’indemnisation des planteurs sinistrés par la jaunisse et un soutien public renforcé à la recherche contre la jaunisse.

Si aucune réponse n’est apportée, c’est une filière qui risque de disparaître dans les zones les plus touchées par le virus.