Pourquoi défendez-vous ce projet de loi ?

J’ai de nombreux amis producteurs de betteraves et j’ai bien vu monter la problématique auquel ils étaient confrontés. Dès que j’ai vu julien Denormandie après sa nomination comme ministre de l’Agriculture, j’ai évoqué avec lui ce sujet et j’ai défendu, avec la CGB, l’idée d’élaborer un projet de loi permettant l’utilisation dérogatoire des néonicotinoïdes.

Quel pourrait être le processus législatif ?

Ce sera un projet de loi déposé au nom du gouvernement. C’est en effet plus facile à intégrer dans l’agenda qu’une proposition de loi provenant d’une initiative parlementaire qu’il faut présenter dans des créneaux bien précis. Le gouvernement peut le faire plus rapidement.

Quand pourrait-il être déposé ?

En septembre ou en octobre. Le texte sera d’abord débattu à l’Assemblée nationale puis passera au Sénat quand il rouvrira après les élections sénatoriales du 27 septembre.

Quels sont les rapports de force au Parlement ?

Je pense que ce sujet sera transpartisan. Il y aura des oppositions franches de la part de certains élus de gauche, mais je n’ai aucun doute que la majorité LREM votera en faveur de cette dérogation bien encadrée dans le temps et dans l’espace. Et je pense que la droite suivra le gouvernement là-dessus. Je suis plutôt confiant dans notre capacité à faire passer ce projet de loi. C’est vital pour la filière betterave et cela peut être aussi une loi qui permettra de faire face à un certain nombre d’impasses techniques auxquelles sont confrontés les agriculteurs aujourd’hui.

Vous voulez dire que cela pourrait ouvrir d’autres pistes ?

Oui mais à condition que cela soit bien encadré. On verra comment sera présenté le projet de loi. Mais pour moi un projet comme celui-là doit être plus large et permettre de faire face aux impasses qui peuvent se présenter et stimuler la recherche pour pouvoir se passer des produits présumés les plus dangereux. Je pense que cela peut être l’occasion de rouvrir des débats sur les biotechnologies par exemple, pour faire face à un certain nombre de difficultés.