Stéphane Besnard cultive 10 ha de betteraves bio non irriguées qu’il livre à Attin (toutes les betteraves bio de Tereos sont envoyées dans son usine située dans le Pas-de-Calais) et Corbeilles-en Gâtinais. « J’ai débuté l’agriculture biologique en 2016 sur deux tiers de l’exploitation. Et dès le moment où Cristal Union a lancé la betterave bio, j’ai fait 2 ha en tant que tiers non associé. »

Stéphane Besnard a fait 42 t/ha en 2018, puis 46 t/ha en 2019. Mais cette année, ce sera entre 10 et 15 t/ha. Tereos réceptionnera les betteraves fin octobre et Cristal Union, la première semaine de novembre.

« J’ai décalé mes semis les 19 et 20 avril. Je m’étais dit qu’en semant plus tard, j’éviterai les attaques de pucerons. Je me suis pris une claque comme mes voisins en conventionnel. Les levées ont été correctes et le désherbage satisfaisant grâce à deux passages de bineuse, un passage de houe rotative et un de herse Trefler. J’ai aussi fait appel à 65 heures de main-d’œuvre par hectare payées à 21 € l’heure. La parcelle était propre, mais les betteraves ont couvert le sol mi-juillet et les mauvaises herbes sont repoussé. Avec des betteraves payées environ 80 €/t + 200 €/ha supplémentaires, il ne faut pas être au-dessous de 42 t/ha et limiter le recours au désherbage manuel à 50 heures, calcule Stéphane Besnard. Sinon la betterave rentre en concurrence avec les autres cultures biologiques moins compliquées à produire et plus rémunératrices. »

L’agriculteur observe que certaines variétés semblent plus vertes et il a l’impression que les betteraves semées plus tôt sont finalement plus fortes face au virus, alors qu’en bio on a tendance à retarder les semis.

La possibilité d’utiliser des néonicotinoïdes l’année prochaine ne le concerne pas directement. « Mais j’ai tout intérêt à ce que mes voisins puissent les utiliser pour que la filière puisse bien se porter », juge l’agriculteur bio.

Concernant les dégâts dus à la sécheresse, Stéphane Besnard est assuré pour 45 t. « J’ai entendu dire que l’assureur retirait 30 % pour la jaunisse et 25 % de franchise. Si je fais 10 t pour 45 t déclarées, je pourrai peut-être toucher quelque chose. »

Concernant les aides de l’État l’agriculteur bio reste cohérent avec sa démarche : « j’ai pris le risque de faire des betteraves non traitées, je ne demanderai pas les aides de minimis. »