Un article de notre partenaire européen Euractiv.

« Après une longue lutte, nous sommes arrivés à un accord crucial », avec un « bon équilibre » répondant aux « aspirations d’une PAC plus verte, plus juste et simplifiée », a déclaré la ministre allemande de l’Agriculture Julia Klöckner (CDU) tôt mercredi matin, à l’issue d’une réunion de deux jours des ministres au Luxembourg.

Les orientations adoptées par les États membres vont désormais faire l’objet de négociations avec le Parlement européen, qui vote cette semaine ses propres propositions.

États et eurodéputés devront trancher de concert d’ici début 2021 sur les règles qui s’appliqueront à partir de janvier 2023.

Une importante part du budget de l’UE pour la PAC

Le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a qualifié l’accord des ministres de « bon point de départ » pour ces négociations, estimant qu’un « bon compromis » pourrait désormais être trouvé.

Avec un budget déjà fixé d’environ 387 milliards d’euros pour sept ans, la PAC est le premier poste budgétaire de l’UE.

Selon l’accord des 27, tous les agriculteurs devraient être tenus de respecter des normes environnementales beaucoup plus strictes, condition sine qua non pour recevoir des aides financières européennes.

Les petites exploitations seraient soumises à des contrôles simplifiés, « ce qui réduirait la charge administrative, tout en garantissant en même temps leur contribution aux objectifs environnementaux et climatiques ».

Les « eco-schemes » au centre des débats

Surtout, les « écorégimes », un système de primes versées aux agriculteurs pour soutenir la participation à des programmes environnementaux plus exigeants, deviendrait obligatoires : chaque État devra y consacrer au moins 20 % des paiements directs de l’UE.

L’objectif étant que les exploitations agricoles reçoivent des fonds supplémentaires si elles vont au-delà des normes de base en matière de climat et d’environnement.

Ce point a fait l’objet de frictions importantes, nombre d’États de l’Est de l’Europe redoutant de perdre des fonds européens si un nombre insuffisant d’agriculteurs participent aux programmes environnementaux.

« Il y a quelques heures à peine, nous avions des opinions très divergentes », et un accord est « une bonne nouvelle pour nos agriculteurs », qui ont besoin d’une sécurité de planification pour les prochaines années, a commenté M. Wojciechowski.