Un article de notre partenaire européen Euractiv.

Les 27 ministres européens de l’Agriculture et plusieurs députés européens ont accordé leurs violons dans le but d’amorcer les négociations afin de parvenir à un texte définitif sur la prochaine politique agricole commune (PAC).

Les pourparlers devraient commencer au Parlement européen mardi (10 novembre).

Après s’être opposés à la position du Parlement sur la question, les Verts ont rédigé une lettre à l’intention d’Ursula von der Leyen, la présidente de l’exécutif européen, l’exhortant à retirer « sa proposition maigre et inadaptée de la PAC afin d’en présenter une nouvelle alignée sur le Pacte vert pour l’Europe ».

De la même façon, une coalition rassemblant plusieurs ONG a appelé Bruxelles à rendre invalide la proposition de la PAC et à protéger le Pacte vert pour l’Europe, sa stratégie environnementale principale.

Dans sa réponse adressée aux Verts, la cheffe du Berlaymont a partagé certaines des inquiétudes soulevées dans la missive susmentionnée, expliquant que plusieurs aspects de la position du Parlement et du Conseil semblaient, à ce stade, entraver la possibilité de parvenir à un accord efficace et adéquat sur la PAC.

Mme Von der Leyen a également reconnu que la proposition de la PAC faisant actuellement l’objet de discussions avait été adoptée lors de la précédente législature de la Commission européenne et que son cabinet l’avait approuvée selon le principe de continuité institutionnelle.

Toutefois, entre temps, le Pacte vert pour l’Europe a donné « une dimension nouvelle à la nécessité impérieuse de la prochaine PAC de fournir des résultats proportionnels à nos nouvelles ambitions communes », a-t-elle indiqué.

La stratégie « De la ferme à la fourchette (F2F) » et celles en faveur de la biodiversité au cœur du « Green Deal » mettent en avant un système agroalimentaire plus durable et sain, tant et si bien que de tels objectifs devraient être repris dans la nouvelle PAC.

Cependant, malgré ces quelques points, Ursula von der Leyen reste convaincue que le processus de négociation, s’il est renforcé par une volonté collective d’honorer les engagements du bloc en matière de durabilité, « peut aboutir à une nouvelle PAC adéquate ».

« Par conséquent, je n’envisage pas un retrait [de la proposition] », a-t-elle fait savoir.

Pour la présidente de la Commission européenne, la conclusion d’un bon compromis final entre le Conseil et le Parlement européen garantirait non seulement la sécurité alimentaire et des revenus équitables pour les exploitants agricoles, mais « elle permettrait également à la PAC de devenir un véritable acteur du changement réel qui doit être opéré sans attendre ».

À cet effet, le compromis définitif devrait récompenser de manière concrète les agriculteurs intégrant la biodiversité, la protection environnementale et les méthodes soucieuses de l’environnement dans leur quotidien.

« Nous avons sans doute un avis différent sur la façon d’y parvenir », a-t-elle soutenu, ajoutant qu’elle préciserait, dans les prochaines semaines, quels sont les éléments essentiels de la PAC aux yeux de l’exécutif pour honorer les promesses tenues sur le plan du climat, de l’environnement et des revenus agricoles équitables.

D’après le commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, la position du Parlement européen est plus ambitieuse que celle approuvée par les ministres, ce qui laisse présager un processus de négociation difficile avec les États membres.