Les surveillances annuelles ITB des populations de pucerons jusqu’en 2018, et les travaux de l’Anses (*) de 2014 confirment que les pucerons verts n’ont pas développé de résistance aux néonicotinoïdes. Les essais ITB historiques avec des doses réduites d’imidaclopride ou de thiaméthoxame en traitement de semences sont donc toujours d’actualité. Dans ces protocoles, les comptages de pucerons ont été réalisés à dates successives afin de juger de l’efficacité et de la persistance d’action des différentes doses (AMM : Autorisation de Mise en Marché et réduction de dose). La dose homologuée permettait de ne pas avoir de résistance des pucerons mais aujourd’hui, la réduction des matières actives devient prioritaire.

Pucerons verts et imidaclopride.

Les résultats des essais ITB (figure 1) montrent que le nombre de pucerons verts pour 40 betteraves est très faible dans les modalités avec de l’imidaclopride, quelle que soit la dose pendant 60 à 70 jours après le semis. Au bout de 90 jours, le nombre de pucerons verts évolue dans la modalité avec la réduction de dose de 33 %.

Pucerons noirs et imidaclopride

Les résultats des essais ITB (figure 2) montrent que la matière active imidaclopride avec réduction de dose est efficace sur les pucerons noirs pendant 60 à 70 jours. Comme pour les pucerons verts, seule la dose AMM d’imidaclopride permet de lutter efficacement contre les pucerons noirs au bout de 90 jours.

Conséquence de la dose réduite d’imidaclopride sur la jaunisse en 1994

Le contrôle des pucerons (notamment des pucerons verts Myzus persicae) a pour objectif majeur la prévention de transmission virale dont ces insectes sont les principaux vecteurs. Des essais ITB de 1994 (figure 3) montrent que le pourcentage de betteraves touchées par la jaunisse à la récolte est de 55 % dans la modalité témoin sans traitement de semences néonicotinoïdes. A l’opposé, le pourcentage dans les modalités avec l’imidaclopride est d’environ 5 %. Malgré un développement de pucerons verts entre 50 et 70 jours après le semis dans l’itinéraire témoin, les traitements de semences à base d’imidaclopride ont permis de limiter le développement des pucerons et de la jaunisse.

Efficacité sur atomaires

Les différentes notations effectuées après des attaques d’atomaires montrent que la dose réduite d’imidaclopride obtient des résultats très proches de la dose d’AMM sur ce parasite.

(*) : Publication ANSES-Lyon 2014 « Résistances des populations de puceron vert du pécher (Myzus Persicae) sur colza en 2014 vis-à-vis des pyréthrinoïdes, des noéonicotinoïdes et des carbamates ».

Comparaison entre imidaclopride et thiaméthoxame

Des essais ITB menés en 1999 confirment que l’efficacité de la matière active thiaméthoxame à la dose AMM ou à une dose réduite de 25 % est comparable avec la matière active imidaclopride à la dose AMM.

Pour ces trois modalités, il n’y a pas d’évolution de betteraves touchées par des aptères verts les 75 premiers jours après le semis. Le nombre de betteraves touchées par des aptères verts évolue uniquement dans la modalité sans néonicotinoïdes, pour atteindre 70 % de plantes touchées (75 jours après le semis). La figure 4 ci-contre confirme que les modalités avec des néonicotinoïdes en traitements de semences n’ont pas été touchées par la jaunisse (2 % maximum). Seule la modalité sans néonicotinoïde (avec seulement un enrobage de téfluthrine à 4 g) a été touchée par la jaunisse (environ à 40 %).