Avec la bineuse Transformer VF, Horsch met en pratique le concept d’ « agriculture hybride » qu’il avait défini à l’été 2019, lors de la présentation de plusieurs équipements dédiés au désherbage mécanique ou comment associer le meilleur de l’agriculture conventionnelle et biologique pour respecter la santé des sols et, par-delà, celle des humains consommateurs des produits de la terre. La Transformer VF (Variable Frame) est bâtie, comme son nom l’indique, autour d’un châssis mobile latéralement, doté d’un dispositif de guidage, qui la fait biner près du rang. « La zone non binée de part et d’autre du rang ne dépasse pas cinq ou six centimètres », estime Matthieu Noroy qui suit ces questions chez le constructeur bavarois. Du fait de sa compatibilité avec le protocole de communication tracteur-outil Isobus, la bineuse est éligible à plusieurs systèmes de caméra. D’où l’opportunité d’installer une grande variété d’outils guidés par un parallélogramme. « Pour répondre à la diversité des demandes, poursuit Matthieu Noroy, on peut monter sur la bineuse des pointes classiques, scalpeuses des deux côtés de l’étançon. Ou bien, en option, des lames Lelièvre pour un scalpage d’un seul côté de la plante et au plus près d’elle ». La Transformer opère avec une caméra, voire deux (en option), qui enregistrent des images en deux et trois dimensions. Cette caméra discerne les différentes intensités de vert et réussit à identifier les rangs. À noter que pour biner sur le rang, une herse étrille peut être placée derrière la bineuse. Parmi ses caractéristiques principales, la Transformer est proposée avec deux types de châssis d’une largeur de travail de 6 et 12 m. Le dégagement sous le bâti atteint 660 mm. Cela s’avère utile lors de passages tardifs dans des cultures telles que la betterave et le maïs. D’autre part, elle offre des inter-rangs de 25 à 90 cm et la profondeur de travail est réglable sans outil. En outre, l’hydraulique vient ajuster la pression dans les sols durs ou quand il faut agir individuellement sur les rangs en mode coupure de section.

Les Chopstar d’Einboeck

De son côté, Einboek a sorti il y a un an, à côté de sa Chopstar-Hybrid à disques plats dans l’inter-rang, une Chopstar-Twin qui bine en enjambant le rang. On ne présente plus la Chopstar, vieille gloire du constructeur autrichien. Néanmoins, des idées nouvelles germent, elles aussi, année après année. Dans le cas de la Twin, le parallélogramme est positionné au-dessus du rang pour la conduire à biner une bande de terre très étroite, de façon précoce et à proximité immédiate de la plante. Pour cela, on règle l’angle d’attaque du couple de disques de coupe concaves (220 mm de diamètre) combinés, derrière eux, avec deux lames Lelièvre et une paire de roues de terrage (Farmflex) qui calent la profondeur de travail. La Twin peut intervenir dans un inter-rang supérieur à 30 cm et offre son lot d’options. Entre autres, une rallonge de poutre pour des inter-rangs plus larges, un binage à doigts et une herse de recouvrement. Les modèles vont de 5 à 24 rangs et de 10 à 48 dents sur des largeurs de poutre-châssis de 2 m à 10,55 m. Pour sa part, la Chopstar-Hybrid bine avec des disques, précédés de roues-coutres, qui entrent dans le sol pour tailler les racines des adventices. Avec ce système qui la fait travailler sous les feuilles, la bineuse est indiquée pour le maraîchage et les cultures présentant beaucoup de masse organique. Pour le reste, on relève parmi ses caractéristiques techniques un inter-rang de 25 à 50 cm, de 6 à 24 rangs, une poutre-châssis de 3,20 m à 12,20 m et de 7 à 25 éléments de binage. Il convient de noter que toutes les Chopstar accueillent depuis cet automne une seconde caméra. Elle apporte plus de précision dans les pointes, selon Einboeck, qui estime la bande de terre non binée réduite à 6 cm, contre 9 cm si la bineuse n’en est pas équipée.

Le FD 20, semeur et bineur

Stecomat commercialise maintenant en France un robot de la société danoise Farmdroid, qui présente la particularité de pouvoir semer et désherber. Initialement conçu pour les betteraves mais désormais capable de travailler aussi dans les colzas, les oignons, les herbes aromatiques, les épinards ou le chou frisé, le FD 20 s’appuie sur une géolocalisation pour semer et enregistrer la position des graines implantées sur le rang. Cet enregistrement très précis lui permet d’effectuer un désherbage « au millimètre près » avant la levée de la graine, affirme Niek Jansingh, président de Stecomat. Dans la pratique, des lames Farmdroid se chargent du désherbage entre les rangs de la culture. Quant à celui qui est effectué sur le rang, entre chaque plant, il est du ressort d’un soc actionné par un moteur électrique. Un banc de batteries connecté à quatre panneaux solaires assure le fonctionnement du FD 20 dont l’autonomie est de l’ordre de 24 heures, selon le constructeur. D’une largeur de 3 m, le FD 20 sème et bine sur six rangs espacés de 45 à 50 cm. Stecomat annonce un prix de 75 000 euros pour une machine complète – batteries lithium, panneaux solaires, six éléments semeurs et autant d’éléments bineurs.