La Fondation Daniel et Nina Carasso et quatre réseaux coopératifs et fédératifs de l’agriculture – Fadear, Cuma, Civam, Trame – ont lancé 3 appels à projets annuels (2020-2022), nommés prix de la Transition écologique. Parmi les dossiers sélectionnés, le jury composé d’agriculteurs, de chercheurs et d’experts, a retenu neuf projets en France et en Outremer. « Le principe tient à soutenir les échanges et les partages d’expérience entre des collectifs d’agriculteurs d’horizons variés. La transition agroécologique ne se réduit pas à une dimension technique et doit s’entendre au niveau global, en encourageant l’innovation et l’hybridation des savoirs », analyse Guilhem Soutou, de la Fondation Daniel et Nina Carasso. Cette structure œuvre pour une transformation de notre société, respectueuse des personnes et des écosystèmes. Pour la petite histoire, Daniel Carasso fut le fondateur de Danone en France…

Retenu parmi les 9 lauréats 2020, le projet de l’Agence Normande de la Biodiversité et du Développement durable (ANBDD) va être soutenu par la Fondation. Tournée vers les territoires ruraux, l’initiative veut soutenir les échanges d’expérience entre des collectifs d’agriculteurs d’horizons variés, n’ayant pas l’habitude de se rencontrer et souhaitant s’enrichir mutuellement de leurs pratiques agroécologiques respectives. « Nous organisons déjà depuis plusieurs années le DDTour, une offre de visites de terrain d’une demi-journée. Les participants y découvrent des sites remarquables appliquant les principes du développement durable dans la région », explique Catherine Larinier de l’ANBDD. Plusieurs expériences sont ainsi mises en avant. Le Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays de Bray (76) et la Coopérative d’utilisation du matériel agricole (CUMA) Haies’nergie’ ont par exemple structuré une offre de plaquettes bocagères auprès des chaufferies urbaines de Neufchâtel-en-Bray et de Gaillefontaine. Autre initiative réussie : à Valdallière, près de Vire (14), la gestion et la restructuration du bocage a permis de replanter des kilomètres de haies, tout en stimulant la demande pour du bois local. Pour partager des expériences, l’Agence va proposer à des groupes d’agriculteurs constitués cinq circuits de visites dans des exploitations déjà engagées sur la recomposition du bocage, l’agroforesterie et l’agriculture de conservation. Le financement apporté par le prix de la Fondation Carasso est bienvenu: « il nous permet de mettre des cars à disposition » ajoute Catherine Larinier, « tout en dédommageant les exploitants qui accueillent les groupes et transmettent leur expérience ».