« Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». La maxime a pris tout son sens lors de la remise, par le GIEE Eco-Phyt’, de la certification HVE 3 à vingt-trois exploitations, le 29 janvier dernier à Gouy-sous-Bellonne (Pas-de-Calais). Parmi les quinze lauréats issus des Hauts-de-France et les huit venus d’Auvergne-Rhône-Alpes, figuraient dix producteurs de betteraves. Soixante exploitations en route vers le même label ont également reçu leur certification environnementale de niveau 2. « L’idée », explique en préambule Sophie Delemazure, consultante pour l’association, « c’est que chaque membre du collectif soit un maillon de la réussite du groupe. Ce qui est très engageant individuellement, car cela signifie que chaque audité peut mettre en péril la certification collective ».

« La Haute valeur environnementale (HVE) se compose de trois niveaux », rappelle Xavier Darras, agriculteur et président de l’association. « D’abord le niveau 1, ou CE1, qui est obligatoire, car il consiste en la maîtrise réglementaire des règles de la PAC. Le niveau 2 est une étape intermédiaire : il implique l’identification de points d’amélioration et la mise en place de moyens par l’exploitant. Tout ceci en vue de passer à l’étape suivante : le niveau 3, le seul qui donne le droit d’afficher le label. C’est une véritable transition agroécologique, avec obligation de résultats. On évalue la biodiversité présente sur l’exploitation, la stratégie de réduction des produits phytosanitaires, et la gestion de la fertilisation et de la ressource en eau… »

150 membres, dont 140 betteraviers

Créée en 2018 par des agriculteurs et par le négoce du Pas-de-Calais Carré, le GIEE Eco-Phyt’ regroupe aujourd’hui 150 membres dans deux régions (Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes). « Sur les 150 agriculteurs membres de notre association, nous comptons 140 betteraviers », détaille Maud Frappart, responsable de l’animation de la ferme pilote du Groupe Carré, le négociant moteur d’Eco-Phyt’. Il compte 16 partenaires techniques et financiers : Tereos, McCain, Bonduelle, le groupe bordelais Bernard, le négoce nordiste Vaesken, l’Agence de l’eau Artois-Picardie, la métropole européenne de Lille…

But de l’association : faciliter l’accès à la certification HVE en accompagnant les entreprises, et surtout valoriser les pratiques environnementales. « L’un des articles de la loi Egalim dit qu’en 2030, 50 % des approvisionnements dans la restauration collective devront être issus d’un signe distinctif : agriculture biologique, mais aussi HVE ou Label rouge », argumente Xavier Darras. « On prévoit que 15 000 exploitations seront certifiées HVE 3 en France d’ici 2022, et 50 000 en 2030 ».

Une belle carte de visite pour le groupe Carré, qui a par ailleurs annoncé le 8 février une autre nouvelle de taille : son changement de directeur général, Frédéric Carré ayant officiellement passé la main à son fils, Maximilien Carré.