Après le gel de février, les protéagineux présentent parfois des dégâts visuels. Les pois d’hiver ayant subi un coup de froid présentent des nécroses sur les feuilles ou une tige principale avortée. En principe, la plante va récupérer son potentiel, d’autres tiges secondaires prenant le relais.

Pois et bactériose

Autre effet du gel : des symptômes de bactériose peuvent être visibles dans certaines parcelles de pois, avec des tiges brunissant et des taches à la face inférieure des feuilles. Néanmoins, les symptômes restent a priori peu fréquents, avec des intensités maîtrisées. « Il n’existe à ce jour pas de solution curative sur la bactériose », rappelle Agathe Penant, référent protéagineux chez Terres Inovia. Les applications de soufre sont notamment en cours de test, sans conclusion satisfaisante à ce jour.
Sur les pois, cinq ravageurs potentiels restent à surveiller en région nord : thrips, cécidomyie, puceron, tordeuse et bruche. Sur les graines, les dégâts d’insectes restent marginaux : plus de 85 % des lots de pois 2020 analysés présentent moins de 1 % de graines attaquées. De plus, en dépit des fortes attaques de pucerons l’an dernier, il ressort très peu de symptômes de viroses sur les récoltes. Les analyses montrent aussi l’absence de mycotoxines sur les pois moissonnés en 2020.

Fèverole et botrytis

Sur la fèverole d’hiver, l’impact du gel de fin d’hiver devrait aussi être limité. En revanche, le botrytis est déjà présent dans les parcelles. Quand faut-il déclencher une protection ? Lorsque les dernières feuilles formées portent déjà des taches. Les fongicides utilisables sur féveroles sont préventifs, non curatifs et protègent les feuilles saines, avec une persistance de 3 semaines. La liste des spécialités efficaces sur botrytis est assez restreinte. Le Toucan (pyrimethanil) est homologué à la dose de 1,5 /ha sur botrytis et sur sclerotinia. Sur d’autres maladies, telle que la rouille, quatre fongicides montrent une bonne efficacité : Amistar, Prosaro, Sunorg pro et Zakeo extra.

La fèverole de printemps, moins touchée par les maladies que la fèverole d’hiver, voit toujours sa marge impactée par la présence de la bruche, ravageur qui déprécie la qualité des graines. Aucune solution très efficace au champ n’est disponible, mais l’application de lambda-cyhalothrine reste autorisée pendant la floraison. « La féverole a pourtant des atouts indéniables », souligne Jean-Paul Lacampagne, responsable des marchés chez Terres Univia. « Elle permet un gain de rendement et une réduction des charges pour les cultures suivantes : + 160 €/ha de marge brute pour un blé de protéagineux en comparaison avec un blé sur blé », affirme-t-il.