L’Activa de Massey Ferguson poursuit sa carrière entamée en 2004. La petite moissonneuse-batteuse du constructeur américain fabriquée, comme ses grandes sœurs plus puissantes, dans l’usine italienne de Breganze (Vénétie), s’en tire si bien qu’elle aura droit, pour les prochaines moissons, à un moteur mis à la norme anti-pollution Stage V. On ne change pas ou si peu une machine qui a ses adeptes, calibrée pour une « exploitation agricole qui veut son indépendance ou une entreprise qui a besoin d’une machine d’appoint », affirme Bruno Villette, spécialiste du produit moissonneuses-batteuses chez Massey Ferguson. Techniquement, le moteur Agco Power ajoute un catalyseur de suie à son dispositif de dépollution composé d’un système SCR (réduction catalytique sélective) et d’un Doc (catalyseur d’oxydation diesel). Pour le reste, pas d’évolution notable.

Cinq secoueurs et quatre cylindres

L’Activa 7340, machine d’entrée de gamme à cinq secoueurs, est toujours motorisée par un quatre cylindres de 185 chevaux peu gourmand en carburant, selon le constructeur. En revanche, elle n’a droit qu’à une table de coupe Freeflow de première génération (4,20 m à 6 m) et à une vis d’alimentation de 580 mm (diamètre), à la différence de sa jumelle, Activa 7344 (226 ch), qui accueille une coupe de deuxième génération (jusqu’à 7,60 m) et une vis de 610 mm. Les deux machines se distinguent également par leur trémie (5 200 et 6 500 l) mais pas leur cabine climatisée. On y trouve un tableau de bord et un levier multifonction pour commander le rabatteur, la coupe et la goulotte de vidange (72 et 85 l/seconde). Quant au système de battage, pour l’une et l’autre, il est le même avec un batteur de 600 mm (diamètre) large de 1 340 mm. Si l’on veut monter d’une catégorie sans quitter la famille Activa, la S – 260 ch et 306 ch, avec respectivement cinq et six secoueurs, une trémie de 8 600 l – ajoute de la performance et du confort à la volonté d’avoir une machine à soi sous le hangar. « Elle est plus sophistiquée, la cabine est plus grande avec un terminal tactile, l’avancement se fait par impulsion », résume Bruno Villette. La haute inertie du batteur présente des avantages non négligeables. « Elle peut accepter des charges plus importantes et supporter des conditions difficiles de battage, de l’humidité », ajoute le technicien. D’ailleurs, Massey Ferguson la propose dans trois versions (standard, MCS et Paralevel). Au format MCS (Multicrop separator), elle reçoit un séparateur rotatif qui intensifie la récupération du grain, soit plus de débit pour le même niveau de perte. En mode Paralevel (adaptation à l’angle de pente sur un terrain accidenté), elle ne grimpe pas aux arbres, mais presque. « En définitive, on a affaire à une machine plus polyvalente qui a son marché », confirme Bruno Villette.

La petite C 5000

Puisque le besoin d’autonomie continue de se manifester chez des agriculteurs avec une centaine d’hectares de céréales à battre, on ne s’étonnera pas de l’offre de Deutz-Fahr. Depuis son apparition au Sima 2019, sa série C 5000 poursuit sa route. L’une des plus petites moissonneuses-batteuses du marché « n’est pas une machine low-cost. On n’a pas lésiné sur son efficacité. Elle a la même cinématique de battage que les autres », s’empresse d’affirmer Nicolas Bédrune, chef de produit chez le constructeur. En clair, la C 5000 – une coupe de 3,60 m à 4,80 m, cinq secoueurs, une trémie de 4 600 l – se distingue par sa facilité d’emploi et d’entretien. Ce qui ne l’empêche pas de réaliser un travail propre, à son rythme, avec son niveau d’équipement, bien sûr sans auto-guidage ni terminal tactile, mais avec un levier multifonction pour la coupe et l’avancement. « On a beaucoup œuvré sur la qualité de la séparation et de la récolte. Celle du grain et de la paille », ajoute Nicolas Bédrune. Parmi ses caractéristiques principales, la machine tourne avec un moteur Deutz de 175 ch (puissance maximale). Pour traiter la récolte, le batteur présente un diamètre de 600 mm sur une largeur de 1 110 mm. Enfin, il est possible d’ajouter (en option) un broyeur de paille.

« J’arrive à faire de la paille supplémentaire »

Témoignage de Jean-Paul Boulant, polyculteur-éleveur à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais)

Avec 170 ha d’herbe pour ses bovins-viande et 85 ha de cultures, Jean-Paul Boulant est depuis longtemps un adepte de la petite moissonneuse-batteuse. Celle que l’on sort du hangar à toute heure du jour et de la nuit dictée par le ciel, le sol et la plante. Après avoir utilisé une John Deere 1075, il moissonne maintenant ses blés, escourgeons, colza, pois et lin avec une Avero 240 louée 11 500 euros HT par an à son concessionnaire Claas. « Une entreprise de travaux agricoles me ferait au même prix du moins bon travail », affirme-t-il. L’Avero tourne avec une coupe repliable de 4,50 m, une longue vis, des grilles spéciales pour réduire les pertes, un éparpilleur de menue-paille, des roues arrières plus hautes qui la surélèvent. « J’arrive à faire de la paille supplémentaire parce que je rase le sol, ce que ne ferait pas une entreprise ». Jean-Paul Boulant estime qu’il perdrait quatre à cinq ballots de paille de 350 kg par hectare s’il déléguait la moisson. « En fait, cette paille est le plus qui paie le gasoil, l’assurance et le chauffeur. Sans compter que je n’entretiens pas non plus la machine ».