Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie, a signé le mardi 22 juin, une instruction aux préfets de départements, leur octroyant davantage d’autonomie et de responsabilité dans la gestion des situations de sécheresse. Face aux difficultés que ces épisodes génèrent pour les agriculteurs et les éleveurs, l’objectif du ministre est de « permettre l’activation rapide de tous les leviers d’adaptation des pratiques agricoles et des premières mesures économiques d’urgence ». Cette circulaire sécheresse a été publiée le 25 juin au bulletin officiel (BO). Elle sera applicable dès l’été 2021.

Suite au lancement du Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique le 28 mai dernier, le gouvernement, avec cette instruction, affiche sa volonté de gérer avec méthode et anticipation les impacts d’un éventuel épisode de sécheresse. Il souhaite s’appuyer sur les territoires et en particulier sur l’échelon départemental pour une grande réactivité dans les prises de décisions. Cette instruction invite les préfets à installer un suivi régulier et une cellule susceptible de prendre des décisions opérationnelles que ce soit sur les dispositifs d’aide, sur la gestion de tension sur les fourrages ou sur la biomasse.

Cette instruction fera l’objet d’un dispositif spécifique d’évaluation de sa mise en œuvre dès cet automne, dans une optique d’amélioration continue des procédures du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation.

Parallèlement, le ministère de l’Agriculture a publié le 23 juin son plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) qui doit aider à « construire durablement les transitions » des secteurs agricole et alimentaire. Le projet fait partie de la Stratégie nationale bas-carbone de l’exécutif et répond à la demande du Premier ministre Jean Castex, en novembre 2020. Le document est organisé en six axes. Il détaille toutes les politiques prévues jusqu’à l’horizon 2033. Tout d’abord, accélérer le développement de pratiques agricoles qui permettent d’atténuer les émissions de CO2 : le ministre souhaite ainsi accroître la surface et le nombre d’exploitations en agriculture biologique et en haute valeur environnementale (HVE), « optimiser » l’usage de fertilisants organiques et réduire la consommation des exploitations en énergies fossiles.

Le ministre souhaite également développer le potentiel de séquestration de carbone dans les sols en favorisant la préservation de puits carbone naturels, comme les prairies permanentes et les forêts, et le développement de nouvelles « infrastructures agroécologiques », soit des haies. Pour appuyer la transition, M. Denormandie compte également « soutenir la demande et la consommation » de produits agroalimentaires à moindre impact environnemental par la promotion d’une alimentation « de qualité, locale, saine, sûre et durable ».