Le deuxième prélèvement effectué par la CGB le 23 août montre un beau rattrapage par rapport au premier prélèvement du 26 juillet. Fin août, le tonnage moyen national accusait un retard évalué à environ 8 % en dessous de la tendance moyenne 5 ans (2015-2019), contre un retard de 25 % fin juillet. Ce retard est surtout le fait de la richesse en sucre (6 % inférieure à la moyenne) tandis que le poids des racines était tout juste inférieur (2 % par rapport à la moyenne). « Outre la faible richesse, l’autre point marquant de ces prélèvements est la présence importante de feuilles, avec un rapport « feuilles + collet » sur « racine » deux fois plus élevé que la moyenne », pointe Jean-Louis Striebig, responsable du département technique de la CGB.

Concernant les maladies, on note la présence de cercosporiose quasiment dans toutes les régions, avec des seuils de traitement T3 dépassés dans la partie sud de la zone betteravière.

La jaunisse est bien présente cette année – même dans certaines parcelles traitées aux néonicotinoïdes – essentiellement dans le Centre Val-de-Loire, l’Île-de-France, l’Eure et le Val d’Oise ainsi que dans quelques parcelles de l’Oise et de la Somme. La jaunisse est moins présente qu’en 2020, mais plus qu’en 2019, explique l’ITB (Voir page 15).

Manque de soleil

L’abondance de feuilles permettant la photosynthèse devrait permettre la poursuite de la croissance à un rythme un peu supérieur à la normale, à condition que la durée de l’insolation soit au rendez-vous. Car c’est bien le soleil qui a fait défaut durant les mois de juillet et d’août (- 35 à 40 % par rapport à la normale).

La CGB a fait tourner ses ordinateurs en intégrant ce généreux bouquet foliaire et une date d’arrachage moyenne, ce qui donne une estimation de rendement de 82 t/ha avec une fourchette d’incertitude assez large, selon la météorologie et les dates d’arrachage. Mais il reste une autre incertitude : quelles seront les pertes de rendement sur les 20 % de surface non protégés par des néonicotinoïdes ? Les meilleurs rendements sont attendus dans la Somme, l’Oise, le Nord-Pas-de-Calais et l’Aisne.

Le rendement moyen français dépendra donc du niveau d’ensoleillement à venir et aussi de la date de démarrage des usines : la CGB estime que celle-ci pourrait être décalée pour tenir compte du retard de végétation.