Depuis trois ans, Olivier Hoste teste le soja en remplacement de la betterave sur une cinquantaine d’hectares, entre Caen et Falaise. « Le soja a l’intérêt de se récolter avec le même matériel qu’une céréale. C’est aussi une très bonne tête de rotation pour le blé. Avec des rendements de 25 q/ha en 2019 et 20 q/ha en 2020 à cause de la sécheresse, c’est un peu juste, mais 2021 s’annonce meilleure ». Olivier Hoste estime le rendement de son soja autour de trente hectares cette année, car la culture s’est bien développée, avec des plantes assez hautes et de nombreuses gousses. Sur le plan économique, le soja a un avantage : des charges réduites au désherbage et à l’inoculation des semences. Le soja de culture ne nécessite aucun autre traitement. Cependant, sous le climat normand, il faut pouvoir sécher les graines après récolte. « Je pense que le soja est rentable si l’on fait ses semences, ce qui ne me pose pas de problème car je suis équipé pour sécher et trier », ajoute Olivier Hoste.

« C’est une culture qui peut être intéressante en zone de plaine, mais il faudrait irriguer pour assurer un niveau de rendement rémunérateur », estime Samuel Hardy, responsable de la région Plaine de la chambre d’Agriculture du Calvados. En 2021, la météo du printemps a permis une bonne croissance, tout en entraînant du retard dans le développement des sojas. Une partie des semis a pu être réalisée autour du 20-25 avril. Mais dans de nombreux cas, les semis ont été plus tardifs : autour de mi-mai. Par conséquent, la floraison a été retardée par rapport à 2019 et à 2020. « De plus, le désherbage était compliqué à gérer dans beaucoup de situations, du fait de levées régulières d’adventices, favorisées par les conditions climatiques, et du soja qui met du temps à se développer », note Matthieu Charron, de Terres Inovia. Pour améliorer ses résultats, Olivier Hoste teste depuis trois ans différents écartements au semis. « Nous semons de plus en plus dense car cela permet en principe d’avoir moins de gousses à la base. À la récolte, on laisse environ 5 quintaux au champ parce qu’on n’arrive pas à récolter les gousses près du sol », estime Olivier Hoste. En 2021, ses deux variétés de soja des groupes 000 et 0000 seront testées une quatrième année sur l’exploitation. Si les cours restent élevés, la culture devrait s’y pérenniser.