La campagne de commercialisation de Pom’Alliance, l’un des leaders français de la collecte et du conditionnement de pommes de terre fraîches a débuté à la fin du mois juillet.

Vidés, ses frigos sont disponibles pour entreposer la nouvelle récolte 2021. La société commercialise des pommes de terre douze mois sur douze.

Comme chaque année, les contrats signés avec les 300 agriculteurs partenaires de Pom’Alliance, répartis sur toute la France, portent sur des volumes et des dates de livraison. Ces contrats prévoient aussi un prix minimum garanti et des compléments de prix en fonction de la qualité des tubercules livrés et de l’activité commerciale de la société. Enfin, ils rémunèrent le stockage des pommes de terre.

En effet, à chaque campagne (300 000 tonnes au total), la moitié de la production commercialisée est entreposée chez des agriculteurs avant d’être conditionnée et expédiée.

L’interdiction du traitement antigerminatif CIPC n’a pas déstabilisé les planteurs car « ces derniers sont équipés depuis longtemps de bâtiments adaptés (palox, frigo) pour traiter et conserver leurs pommes de terre sans recourir à ce produit », se réjouit Christophe Prechonnet.

Ces derniers mois, la GMS souhaite pouvoir s’approvisionner en pommes de terre certifiées Haute Valeur Environnementale. Dans les champs, les plantations ne doivent pas non plus avoir été traitées avec des produits chimiques de synthèse.

En conséquence, le développement des produits biocontrôles est promu. Pom’Alliance verse des primes aux agriculteurs pour rémunérer les efforts fournis pour satisfaire ces nouvelles exigences.

Mais au mois de juillet, les précipitations abondantes dans les bassins de production ont conduit les planteurs à intensifier la lutte contre le mildiou pour sauver leurs récoltes. Beaucoup d’entre eux n’ont pas eu d’autre choix que celui d’épandre des produits chimiques de synthèse pour préserver leur récolte en bon état.

Plus c’est vert, plus ça doit être cher

Pom’Alliance recherche des planteurs de pommes de terre motivés par des projets de production innovants axés sur l’agriculture régénérative et l’agriculture de conservation des sols.

Mais ces nouvelles pratiques culturales agricoles renchérissent les coûts de production des planteurs. Or les clients n’acceptent pas tous de payer plus cher les pommes de terre qu’ils achètent.

À ce jour, aucun planteur ne peut certifier uniquement « HVE » les cultures de pommes de terre de son exploitation. Aussi, l’offre de pommes de terre HVE sera limitée tant que les agriculteurs ne certifieront pas l’ensemble de leur exploitation, et par conséquent, l’ensemble de leurs productions.

En effet, la certification HVE porte sur les exploitations et non pas sur les productions en soi. Et les agriculteurs consentiront à s’y convertir si les prix de vente de leurs produits certifiés HVE rémunèrent les efforts fournis.

La crise de la Covid a redonné de l’intérêt à la contractualisation. Les contrats ont été honorés et les débouchés assurés.

A contrario, le marché libre a été fortement affecté par la crise de la Covid. Les prix sont restés bas quand ils ne se sont pas effondrés certaines semaines. En fait, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’essor de la contractualisation rend le marché libre plus volatil et son accès plus risqué.

Selon Christophe Prechonnet, la campagne de commercialisation 2020-2021 de Pom’Alliance a été chaotique, alternant des périodes de baisses et de fortes activités.

Les contrats passés entre Pom’Alliance et les producteurs ont été honorés mais les compléments de prix versés aux agriculteurs sont inférieurs à leurs niveaux des années passées. L’ensemble des marchés de la pomme de terre était moins porteur durant les périodes de confinement.

A l’export, les ventes de pommes de terre lavées ou non lavées ont aussi été pénalisées. Les pays clients habituellement destinataires se sont repliés sur leur marché intérieur.

Mais à la fin du mois de juin dernier, la société était parvenue à écouler à l’export les stocks de tubercules qu’elle n’avait pas vendus sur le marché français depuis l’automne dernier. Elle a même déniché de nouveaux clients.