Pas de doute, les robots et autres machines autonomes ont la cote. Un intérêt auquel n’est pas étranger le retour à l’agronomie et au respect des sols observé depuis quelques années. Importateur du FarmDroid FD 20 depuis un an, Niek Jansingh, chez Stecomat, affirme que sur les 180 robots commercialisés en Europe, vingt l’ont été en France. L’appareil apparu fin 2017 au Danemark sème et bine sur 4, 6, 8, 10 ou 12 rangs écartés de 22,5 cm à 80 cm, avec la seule énergie solaire. Il se passe même de station de recharge et produit trois fois plus d’énergie qu’il n’en consomme. Pas besoin de caméra sur la machine pour travailler. « Avec une géolocalisation corrigée sous RTK, il sait au centimètre où il place la graine. On peut donc biner à l’aveugle, lames actionnées par un moteur électrique, avant que la culture ne lève », s’enthousiasme le patron de Stecomat, qui précise que trois heures suffisent pour passer d’une configuration semis à celle de désherbage. Le FarmDroid opère en semis monograine, en ligne ou par poquet. FarmDroid ne compte pas s’arrêter à son FD 20 facturé 85 000 euros HT pour un six-rangs. Un robot dédié à la pulvérisation est en cours de développement.

Le Robotti, sans tassement

C’est l’un des arguments d’Agrointelli, le constructeur danois du porte-outil autonome Robotti 150 D : il ne tasse pas le sol grâce au placement central, entre ses quatre roues motrices hydrauliques, de l’équipement au travail – outil de préparation du lit de semences, semoir, bineuse. Mais il a aussi d’autres qualités. Outre sa polyvalence, il peut travailler à 10 km/h, à la moyenne théorique (en fonction des conditions du chantier) de 3 ha/heure et offrir une autonomie de 20 h. Toutefois, la largeur de l’outil attelé ne peut excéder 3,30 m – déplacement sous châssis de 92 cm. Son énergie est fournie par deux moteurs diesel Kubota de 75 chevaux, l’un dédié à la propulsion, l’autre à la prise de force et aux applications hydrauliques. Parmi ses principales caractéristiques, le Robotti est doté d’un attelage trois points, de trois distributeurs, d’un système d’enregistrement en vue de réaliser une cartographie, et d’une caméra. Elle permet entre autres de le surveiller à distance. Par ailleurs, son guidage s’effectue via une géolocalisation avec un positionnement RTK.

L’AgBot, affaire à suivre

L’information n’est pas passée inaperçue mais presque, lorsqu’à la mi-mai Claas a annoncé la signature d’un partenariat avec AgXeed, fabricant de l’AgBot, véhicule de traction autonome chenillé, et une prise de participation minoritaire dans cette start-up néerlandaise. Qu’un géant du machinisme s’intéresse à une petite entreprise n’existant que par sa matière grise pour imaginer les outils de demain n’est pas anodin. Comme d’autres constructeurs, Claas prend position dans un secteur d’où émergent des technologies novatrices, avec un besoin élevé de compétences dans l’autonomie et la robotique. L’AgBot est motorisé par un quatre-cylindres Deutz thermique de 156 ch et pourvu d’une transmission électrique. Sur le plan technique et des possibilités, la machine, géolocalisée sous RTK et formatée Isobus, peut a priori tout faire sur 3 m de largeur – travailler le sol et le cartographier, labourer, semer, désherber, des essais étant toujours en cours. AgXeed l’a pourvue d’un réservoir de 350 l – plus 30 l d’AdBlue pour la dépollution –, et annonce une autonomie de 20 heures à 70 % de la puissance maximale du moteur. Une paire d’exemplaires devrait tourner en France, qui servira de test. En attendant une commercialisation au prix de 250 000 euros HT environ, toutes options avec les chenilles, et 156 ch sous le capot.