L’oignon a vu ses surfaces nettement progresser, à près de 4 200 ha dans les Hauts-de-France, première région de production en France. Totalisant à eux deux environ 4 000 ha, la Champagne et la région Centre sont aussi de grands producteurs, la Beauce fournissant un tiers des oignons de couleur français. La production se développe sous l’effet de la demande en grandes surfaces et sous l’impulsion de plusieurs structures. Dans le Loiret, la coopérative BCO (Beauce Champagne Oignons) a augmenté sa capacité de production à 25 000 tonnes il y a deux ans, avec des oignons produits dans plusieurs départements.

Poussée de la HVE

Qu’il s’agisse d’oignons de couleur ou blancs, la filière s’adapte aux cahiers des charges établis par les clients. En particulier, la demande augmente pour les produits à Haute valeur environnementale (HVE) ou certifiés zéro résidus, selon la coopérative BCO, qui établit des contrats sur une durée de cinq ans avec les producteurs. Les agriculteurs qui vendent en direct auprès de négociants voient aussi la demande se développer pour des oignons HVE. En effet, Egalim va imposer, à partir de 2022 en restauration collective, 50 % de produits de qualité et durables, dont HVE fait partie. « La loi Egalim a un effet booster sur les exploitations qui produisent des légumes », confirme Sarah Lesnard de la chambre d’agriculture de Normandie. « Il faut entre 3 et 9 mois pour qu’une exploitation obtienne le label HVE, qui apporte deux avantages : origine française et garantie environnementale ».

Une marge variable

Dans les assolements, l’oignon peut trouver une place, avec un retour tous les 6 ans minimum sur la même parcelle. Il impose des interventions répétées et nécessite un système d’irrigation, ainsi que du matériel adapté pour le semis et l’arrachage. C’est une culture très technique, qui demande aux nouveaux producteurs deux campagnes pour maîtriser toutes les étapes. Le désherbage reste essentiel, car la culture couvre peu le sol et laisse la place aux adventices. Il faut plusieurs passages pour garder une culture d’oignon propre : en pré-levée puis le plus souvent trois interventions après semis. Les postes de désherbage et d’irrigation pèsent fortement sur le résultat économique : la marge nette dégagée peut osciller entre 1 500 et 2 500 €/ha.