1-Regarder le paysage

Commencer par regarder le paysage. Fonds de vallée, talus, butte d’argile ou terrain plus fertile donnent déjà des indications. Puis choisir la zone à observer, qui doit être représentative de la parcelle ou d’une partie de parcelle. Noter la proportion de sol couverte par des résidus, le taux de cailloux, la présence de turricules de vers de terre ou de croûte de battance.

2-Test bêche

Le test bêche est un premier diagnostic de la structure du sol. Prenez une bêchée de terre de 20 cm de côté et d’au moins 25 cm de profondeur sur un sol ressuyé en évitant les passages de roue. Une première observation sur la bêche indique l’épaisseur des horizons présents, c’est-à-dire des différentes couches de terre, aux structures, couleurs, textures différentes.
Déposer délicatement la bêchée sur une bâche. L’observation des mottes présentes et leur mode d’assemblage indique l’état structural du sol. Noter la tenue du bloc et le nombre de sous-blocs qui se créent, puis trier toutes les mottes de la bêchée en fonction de leur état interne : mottes poreuses, mottes tassées ou mottes tassées mais en cours de régénération par l’activité biologique. Ce test met en évidence les tassements et les mottes très compactes et difficilement friables.

3-Observer la porosité

Il renseigne sur la « porosité d’assemblage » entre les mottes et la « porosité interne » des mottes. La première informe sur la capacité du sol à infiltrer l’eau et à laisser pénétrer les systèmes racinaires en profondeur. Elle s’évalue selon la façon dont le bloc se fissure dès son extraction, puis une fois posé sur la bâche.
La porosité interne détermine la capacité des racines à explorer l’ensemble du volume de sol pour alimenter la plante en éléments hydriques et en minéraux. Lorsque les mottes poreuses ou la terre fine sont majoritaires par rapport aux autres états (comme ici), la structure du sol est favorable. Repérés à temps, les problèmes de tassement peuvent être corrigés par un itinéraire de travail du sol adapté. À l’inverse, sur un sol ayant déjà une structure favorable, le travail du sol est inutile. L’observation régulière de l’état structural du sol aide à prendre les bonnes décisions.

4-Profil cultural

En cas de tassement, un profil cultural approfondira le diagnostic, en identifiera la cause et déterminera les actions correctives adaptées. Un profil peut être rapidement réalisé avec un télescopique ou un tracteur à fourche. Les fourches seront rentrées avec un angle à 45 degrés. Ce mini profil donne une première indication sur les différents horizons et les profondeurs. Ici, nous apercevons une première couche installée sur un sol de craie tendre.

5-Observation des deux horizons

L’observation de la jonction des deux horizons montre un sol bien vivant où la terre meuble pénètre la craie, via les cavités diverses créées par l’eau, le passage des vers de terre…Les vers de terre donnent une bonne indication de la vivance du sol. Il est possible de les déterminer rapidement. Et de différencier les anéciques (sur cette photo), qui vivent en surface, des endogés qui préfèrent les profondeurs.

6-Vers de terre

Les cabanes nombreuses de vers de terre indiquent un sol vivant, bien habité par les vers anéciques. Avec leur bouche, ils attrapent les feuilles mortes et les brindilles. Ils les tirent à eux dans les premiers centimètres du sol. Des bactéries et des champignons décomposent alors ces débris en une matière organique que consommeront les lombrics. Ils rejettent leurs déjections soit à la surface du sol, à l’ouverture de leur galerie, soit dans leur galerie, où elles tapissent leurs parois.