Fondé il y a presque 40 ans, en 1983, Sofiprotéol n’a pas fléchi pendant la crise liée à la Covid-19. La société d’investissements de la filière oléopréotéagineuse, liée au groupe Avril, a continué de soutenir les transitions agricole, alimentaire et environnementale. « Les investissements réalisés en 2021, près de 70 millions d’euros sur 15 opérations (NDLR : 125 M€ en 2020), s’inscrivent dans la continuité de notre ambition stratégique. Ils ont conforté les fondamentaux et la pertinence du modèle, dans trois ensembles d’activité : l’amont végétal et animal, la première transformation et les ingrédients, et l’aval végétal et animal », a expliqué, le 8 février, Xavier Dorchies, le directeur général délégué de Sofiprotéol. Trois grands axes ont été privilégiés : mener des opérations structurantes, soutenir l’innovation et la compétitivité et contribuer au développement d’une alimentation plus saine et plus durable. Des opérations structurantes ont été menées par exemple avec Limagrain Europe pour conforter le groupe comme semencier européen en semences de colza, avec 25 M€ investis. Dans l’innovation, pour trouver des solutions face aux enjeux de transition : Sofiprotéol a investi dans les filières de l’agriculture biologique, en co-finançant des capacités de stockage de produits biologiques. Il a aussi aidé la recherche semencière avec la société Innolea et en cofinançant des programmes de recherche, pour développer des protéines végétales plus robustes face aux changements climatiques et aux bioagresseurs. Dans le domaine de l’alimentation plus saine et durable, la société d’investissement a notamment soutenu Cosucra, pour aider à l’émergence de la transformation de protéines de pois en alimentation humaine, et sur le marché des ingrédients.

Des critères extra-financiers

Pour 2022, Sofiprotéol entend poursuivre ses efforts pour accompagner les transitions et soutenir la compétitivité des filières. « Face à l’évolution de la consommation de viande, les filières animales doivent s’adapter. C’est ce que Sofiprotéol propose, grâce à la structuration des outils de transformation de viande ainsi qu’à la transition vers des aliments à base de matières premières locales pour les animaux d’élevage », a souligné Xavier Dorchies. Face à la hausse de la demande en protéines végétales, Sofiprotéol entend aussi soutenir l’évolution vers une alimentation végétale et locale, en accompagnant la sélection variétale, la production, le stockage et la transformation, en particulier des légumineuses. Le développement des protéines à base d’insectes n’est en revanche pas dans les priorités d’investissements, car jugé « trop risqué à ce stade ». Pour Xavier Dorchies, l’accompagnement des transitions « implique d’identifier de nouveaux critères extra-financiers : un socle commun autour des notions de sécurité, de gouvernance et de décarbonation, ainsi que des critères spécifiques, associés aux différents secteurs d’intervention. Mais aussi de définir des trajectoires futures propres à chaque partenaire pour ces critères ».