Visibles depuis le 20 avril, les pucerons verts ont observé dans toutes les délégations ITB, (sauf en Centre Val de Loire) à la date du 4 mai. Si les betteraves traitées aux néonicotinoïdes sont protégées, les autres nécessitent une surveillance accrue.

La partie proche du littoral est plus touchée, avec de nombreuses parcelles ayant atteint les seuils de déclenchement du T1 pour les parcelles non protégées par les néonicotinoïdes. Mais les pucerons progressent vers l’Est. Comme dans le Nord-Pas-de-Calais, où les pucerons apparus depuis 15 jours près de la mer, atteignent maintenant les secteurs de Boiry et d’Escaudoeuvres. En Normandie, la moitié des parcelles de betteraves sans protection NNI avaient déjà atteint le seuil de traitement le 27 avril note le délégué Alexandre Métais. A ce jour, 95 % des sites sans protection NNI ont dépassé le seuil de risque T1.

Dans l’Oise et la Somme, Yohann Debeauvais confirme la vigilance nécessaire vu les conditions climatiques favorables. 30 % des parcelles sans protection NNI ont déjà reçu un T1, notamment dans l’Ouest de la Somme. Au 2 mai, 30 % de parcelles supplémentaires ont atteint le seuil de déclenchement. Dans les autres régions, moins touchées jusqu’alors, la situation peut évoluer rapidement.

Une observation en plaine indispensable

L’ITB rappelle que les parcelles semées avec une protection NNI sont protégées jusqu’au stade 12 feuilles vraies, quelle que soit la date de semis. Seuls les pucerons verts aptères sont vecteurs de la jaunisse virale. Les pucerons noirs présents dans les parcelles ne présentent pas de nuisibilité pour la betterave. Ils ne nécessitent aucune intervention.

Pour analyser le risque, l’institut met à disposition l’outil « Alerte pucerons » disponible sur son site. Il permet de suivre l’arrivée et l’évolution de la présence de pucerons verts et d’être alertés de l’atteinte des seuils. Ensuite, il est indispensable d’aller vérifier en plaine si le seuil d’intervention est atteint (10 % de betteraves avec au moins un aptère vert). L’observation doit être minutieuse, sur l’ensemble de la surface foliaire, en déroulant les jeunes feuilles du cœur de la betterave. La vigilance s’impose afin de ne pas confondre les pucerons verts avec des collemboles (petits arthropodes sauteurs, de couleur jaune orangé ou noire) sans préjudice notable pour la culture, prévient Maxime Allart de la délégation Champagne-Yonne.

L’ITB conseille d’appliquer un Teppeki 0,14 kg/ha avec une huile Actirob B 1l/ha (huile homologuée bouillie insecticide). Utilisable à partir du stade 2 feuilles vraies de la betterave, avec une application par an, il est possible de mélanger le Teppeki avec des herbicides. Les traitements à base de pyréthrinoïdes et de carbamates (Karaté K, Mavrik jet) sont déconseillés du fait des phénomènes de résistance avérés. La demande de dérogation faite par l’ITB pour 2 passages de Movento a reçu une autorisation du ministère de l’Agriculture le 5 mai.