La jaunisse de la betterave et l’approvisionnement en énergie des sucreries ont été les deux sujets à l’ordre du jour de la première réunion entre tous les acteurs de la filière betterave-sucre et le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Les représentants de la filière ont insisté auprès du ministre sur la nécessité de conserver des moyens de productions, notamment pour le désherbage, mais surtout pour lutter contre la jaunisse de la betterave.

Certes, le Plan National de Recherche et Innovation (PNRI) représente un effort de recherche sans précédent. Son objectif est de trouver des solutions alternatives aux néonicotinoïdes, quand ces produits utilisés en traitement de semences ne seront plus autorisés. Une revue des 23 projets du PNRI est en cours d’analyse par le Comité de coordination technique, afin de voir lesquels doivent être poursuivis ou pas. D’ici là, la filière betterave a rappelé la nécessité de reconduire la dérogation pour les semis 2023.

Pour que cette dérogation puisse être mise en œuvre par le gouvernement, l’ITB est actuellement en train de préparer un dossier de demande justifiant une situation d’urgence pour la betterave. Mais pour que cette dérogation soit prise, il faut également que le conseil de surveillance « du suivi et du contrôle de la recherche et de la mise en œuvre d’alternatives aux néonicotinoïdes » puisse reprendre ses travaux rapidement afin d’instruire ce dossier. La nomination de son président n’est toujours pas annoncée. Or l’arrêté de dérogation doit être signé au plus tard début février.

Tous les éléments pouvant donner une meilleure vision aux planteurs de betteraves sont primordiaux pour restaurer la confiance. Les représentants de la filière ont fait part au ministre de leur inquiétude sur les évolutions de surface l’année prochaine, si les planteurs ne se sentaient pas sécurisés dans le choix de leurs assolements dès aujourd’hui.

Inquiétudes sur le gaz et le gazole

De leur côté, les industriels du sucre sont inquiets quant à la disponibilité et l’augmentation du prix du gaz.

Enfin un autre problème d’approvisionnement en énergie est venu s’ajouter cette semaine, avec le déclenchement le 4 octobre d’une grève dans les raffineries de Total Énergies qui a déjà entraîné une réduction des cadences de certaines sucreries. Des milliers de camions qui les approvisionnent chaque jour ont de plus en plus de mal à trouver des stations-service.

Ces mouvements sociaux commencent également à se traduire par une raréfaction du gazole non routier, alors que les planteurs sont en pleine période de travaux agricoles. Les responsables de la filière ont donc demandé au ministre son appui pour un accès prioritaire aux stocks stratégiques de carburants.

« Ce premier rendez-vous avec Marc Fesneau a été constructif, avec un ministre qui s’est montré attentif à nos préoccupations », a déclaré le président de la CGB, Franck Sander, à la sortie de cette réunion.

Nul doute que le ministre aura encore des occasions de marquer son soutien à une filière qu’il qualifie de « stratégique et d’excellence ».