En cette période de tension sur l’approvisionnement en énergie, Désialis, société de commercialisation de luzerne et de pulpe de betteraves déshydratées, se félicite du travail mené depuis une dizaine d’années par les coopératives luzernières sur la décarbonation du processus de déshydratation. En effet, cette activité est gourmande en énergie, et potentiellement émettrice de gaz à effet de serre dans le cas d’utilisation d’énergies fossiles. Pour répondre aux enjeux environnementaux, la filière déshydratation, sous l’égide de La Coopération Agricole Luzerne de France, a, dès 2012, mis en place le préfanage au champ pour rapporter un fourrage plus sec à l’usine et économiser de l’énergie. Puis, ce fut au tour du charbon d’être remplacé par des plaquettes forestières. Outre l’aspect environnemental, cette transformation permet aujourd’hui à ces usines une plus grande indépendance énergétique. Cette anticipation a récemment valu à la filière les compliments du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Bréchu, qui l’a félicité d’avoir eu raison avant l’heure. Aujourd’hui, la luzerne est transformée à 85% grâce à la biomasse. Les usines de déshydratation fonctionnant encore au gaz sont à l’arrêt, ce qui a entraîné une réorientation de certains flux de pulpes vers le marché de la surpressée.

Pour ce qui est de la campagne à venir, Désialis est optimiste quant aux capacités de valorisation des marchés. Un certain nombre de facteurs haussiers vont probablement maintenir les cours de la luzerne et de la pulpe à des niveaux élevés : la production de fourrage chez les éleveurs a été faible en 2022 en raison de la sécheresse, les mauvais rendements en betteraves limitent la disponibilité en pulpe et, enfin, le marché des matières premières agricole reste tendu, avec quand même une incertitude liée à l’évolution de la situation en Ukraine et en Russie. À noter que le cours de la luzerne est passé de 207 € / t avant l’invasion de l’Ukraine à 280 € / t dès le mois de juin 2022. Côté bio, le marché est toujours en croissance grâce au développement des exportations et de la segmentation de la gamme initiée il y a déjà plusieurs années. Cette situation pourrait évoluer en raison du plafonnement de la consommation de produits biologiques en Europe et, notamment, en France.

Enfin, Désialis s’appuie sur ses capacités d’innovation pour conquérir de nouveaux marchés. En effet, la luzerne peut désormais être utilisée dans des produits destinés au bien-être des volailles et bientôt des porcs, et des aliments spécialement dédiés à la filière équine ont été récemment développés. La luzerne et la pulpe de betteraves ont encore de beaux jours devant eux.