Tecnoma, Nicolas, Evrard, Berthoud, Matrot, Agrifac, Apache, CMC, Evrard, Hardi pour les pulvérisateurs. Et, bien sûr, Holmer pour l’arrachage des betteraves. Qui ne connaît pas ces marques de premier plan, alors que le nom d’Exel Industries l’est beaucoup moins dans le monde agricole?

Les 70 ans du groupe sont une bonne occasion pour raconter l’incroyable histoire de cette PME champenoise, devenue un des leaders mondiaux de la pulvérisation agricole et de l’arrachage de betteraves. Un groupe multinational coté en Bourse, qui pèse près d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires.

Cette histoire débute en 1946, quand Vincent Ballu, père de Patrick Ballu, le président du Conseil d’administration actuel, invente, met au point et construit lui-même le premier tracteur enjambeur, destiné aux vignobles de la Maison Moët & Chandon. En 1947, cette réalisation lui vaudra le premier prix de « l’Association viticole champenoise » et sera à l’origine de la motorisation de la culture de la vigne en Champagne, puis dans tous les vignobles étroits.

Géo Trouvetou

Mais c’est en 1952 que ce Géo Trouvetou fonde la société Tecnoma, à Épernay, qui deviendra en 1987 Exel Industries, alors que la PME entame une impressionnante succession d’acquisitions de ses concurrents. Car le groupe s’est progressivement construit grâce à l’intégration de petites et moyennes industries qu’il a développées, tout en préservant leur ADN. « Exel Industries s’est donné une ligne de conduite : rechercher l’excellence en faisant différemment et mieux qu’avant, explique Patrick Ballu. Notre groupe s’est construit par l’innovation, les croissances internes et l’intégration de nombreuses PMI. D’abord en France, puis dans le monde ». Et de poursuivre : « nous sommes ainsi montés sur le podium des trois premiers leaders mondiaux de la pulvérisation agricole ».

En 1996, Exel entame une diversification dans la pulvérisation industrielle, afin de compenser l’activité cyclique de l’agriculture, en reprenant Kremlin, le leader français des pistolets de peinture, qui a repris successivement ses concurrents : Rexson, Samès, Johnstone, Printec et Intec, regroupés aujourd’hui sous le nom de Samès. Là encore, Exel monte sur le podium des trois premiers leaders mondiaux de la pulvérisation industrielle.

Une centaine de sociétés

Avec le rachat du britannique Hozelock, et ses équipements d’arrosage et de pulvérisation de jardin, Exel a ensuite développé sa troisième activité : celle des loisirs et du jardinage. « En quatre décennies, nous avons ainsi repris et intégré plus de 40 groupes d’entreprises, soit plus d’une centaine de sociétés », résume Patrick Ballu. Pour créer des conditions propices à l’initiative, Exel privilégie une structure fédérale, basée sur un fonctionnement décentralisé. « Chacune des entreprises du groupe est opérationnelle et autonome, mais pas indépendante », explique le président d’Exel.

Pour accélérer l’innovation, le groupe a créé sa propre start-up interne : Exxact Robotics, qui emploie une trentaine d’experts en robotique, en intelligence artificielle et en agronomie. Un des derniers projets est le Traxx, un nouveau robot enjambeur autonome qui fonctionne à l’hydrogène. Décidément, le tracteur enjambeur, qui a été le point de départ de cette épopée, est un véritable fil rouge pour Exel Industries !