« Le désherbage des betteraves dans le sec s’est avéré compliqué en 2022 », constate Yohan Debeauvais, délégué ITB Somme-Oise lors du comité technique de sa délégation le 4 janvier. Seules 64 % des parcelles de betteraves obtenaient un désherbage très satisfaisant ou satisfaisant, contre 78 % en moyenne 5 ans. En cause, le déficit de pluie. En mars, il a atteint 78 %, en avril 59 % et en mai 21 % par rapport à année moyenne. De plus, la plupart des pluies ne dépassaient pas 3 à 5 mm, avec un vent desséchant. Ce qui a diminué l’efficacité des racinaires.

Le T1 doit s’effectuer au stade cotylédon des adventices maximum. À 2 feuilles naissantes, il est déjà trop tard. Le T2 doit suivre 6 à 8 jours après pour casser les relevées. Les T3 et T4 seront réalisés au stade cotylédons des relevées. Le non-respect du délai entre le T1 et le T2 a parfois engendré la réalisation de 5, voire 6 traitements.

En conditions sèches, il faut augmenter les doses de racinaires (1 à 1,2 l de phenmédiphame contre 0,8 à 1l et 0,2 à 0,3 l/ha en éthofumesate, contre 0,2 en situation humide). La dose d’huile grimpera à 1 l/ha. En cas d’infestation de chénopodes et de renouées liserons, la chlomazone dès le T2 à 0,035 l/ha apporte des réponses. « Avec des ombellifères et des renouées des oiseaux, optez pour du trisulfuron méthyl à 15 g », précise l’ingénieur.

Buses anti-dérives, désherbage est insatisfaisant

Il faut traiter le matin pour profiter de l’hygrométrie et veiller à la qualité de la pulvérisation. Une aide est disponible sur le site d’Arvalis, pour le choix des buses de pulvérisation. En fonction de la vitesse, du volume de bouillie et du type de buse, la taille des gouttelettes sera différente. Avec les buses à fente, quel que soit le volume d’eau, la taille des gouttelettes est optimum. Mais avec les buses anti-dérives à 50 ou 80 l/ha de bouillie, le désherbage est insatisfaisant. Les gouttelettes sont trop grosses pour toucher les petites adventices. Il faut alors passer à 150 l/ha. Avec la TTI, qui limite tellement la dérive, même l’augmentation du volume à 150 l/ha ne suffit pas à obtenir une qualité de pulvérisation suffisante.

Le désherbage mécanique reste une bonne alternative à condition d’avoir prévu un sol bien rappuyé, nivelé et pas trop motteux. La herse étrille permet d’intervenir dès le stade 2 feuilles, contre 4 feuilles pour la bineuse à moulinets.

Autre sujet d’actualité, la lutte contre la cercosporiose. En 2022, elle s’est fortement développée en octobre dans l’Oise et la Somme. « Il faut choisir une variété tolérante pour les derniers arrachages », insiste Gaylord Denizot, adjoint régional ITB. Un quart des variétés le sont. Enfin, il faut intervenir ni trop tôt, ni trop tard, avec une observation à la parcelle. La date du premier fongicide a varié de 33 jours selon les parcelles et variétés en 2022, avec une date moyenne au 24 juillet. En cas de forte infestation, le cuivre peut compléter un fongicide.

Pour terminer, Paul Tauvel a fait un point sur le Plan national de recherche et d’innovation (PNRI) et la gestion des pucerons.